lundi 4 novembre 2013

L'ivre l'ouvre

Les éditions du musée du Louvre se sont associées aux éditeurs de bande-dessinées Futuropolis pour proposer des livres ou des grands   auteurs de BD (Bilal, Yslaire, Araki...) proposent une histoire, une vision du musée le plus célèbre du monde, où les cases deviennent des petites oeuvres d'art, pleine d'oeuvres plus petites dans les cases de leurs cadres...
L'intention assurément mercantile du projet donne des résultats discutables mais nous ne bouderons pas des comics qui élèvent un peu le niveau et distillent de la culture!

Le CDI du lycée vous en proposent un certain nombre, dont les deux excellents exemples qui suivent, passé à la moulinette de Monsieur Crayon... Des avis qui n'engagent que moi et qui n'attendent que les vôtres en commentaires.

La Traversée du louvre
David Prudhomme, 2012


Le dessin au crayons et fusain est parfois interessant d'un point de vue plastique mais parfois un peu faible.
L'histoire est celle de l'auteur qui se ballade dans le Louvre pour des idée pour la bédé que nous sommes en train de lire... Si cette amusante mise en abîme est dispensable le point fort du récit reside dans le jeu de relation entre les tableaux et leurs regardeurs, les troublantes similitudes de pose et de physionomie, les assemblages burlesques des spectateurs derriere les sculptures antiques amputées, les cadrages et surcadrages de cases, cadres et écrans mobile... Et cette succulente double page: que vois la joconde?
Des pages très visuelles et photographiques pour un ouvrage qui se lit vite mais de façon plaisante...



Les sous-sols du révolu
Marc-Antoine Mathieu, 2006


Marc-Antoine Mathieu est bien le plus oubapien des narrateurs graphiques: plus la contrainte est lourde et plus l'ouvrage gagnera en puissance et en profondeur.
Marc-Antoine Mathieu s'acharne à trouver du sens aux confins de l'absurde, ou de l'absurde aux confins du sens... le(s) monde(s) parallèles dans lesquels évoluent ses personnages sont ceux du rêve mais aussi celui, infinitésimal, de la page du livre...
Ainsi, ici, une histoire uchronique d'inventaire d'un Louvre sans nom est prétexte à réflexion sur le cadre, la copie, le noir, la restauration, dans un savant jeu de mise en abîme... Jusqu'à perdre parfois le fil tant tout cela est de haute volée !
Et cette page sur le sourire de la Joconde...
Un manifeste contre l'inculture en BD.



Sur la collection Louvre en bande-dessinée ici
Les éditions Futuropolis ici
Sur Marc-Antoine Mathieu une biographie ici et une interview ici

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