mercredi 12 octobre 2016

L'oeuvre de la semaine: panorama des sculptures publics d'Oldenburg et Van Bruggen

Petit panorama des sculptures publics réalisées par le couple Oldenburg / Van Bruggen:

Lipstick, 1974, Université de Yale, USA
Une des première oeuvre du couple est un rouge à lèvre géant posé sur des chenilles de tank militaire.
Placé dans la cour d'une école d'architecture, cette oeuvre se positionne comme une critique de l'urbanisme américain et la violence (sociale, psychologique...) qu'il véhicule.
Comme souvent l'oeuvre à plusieurs sens et on parle aussi des femmes. Le rouge à lèvre comme arme de séduction ? Le diktat des médias sur l'idéal féminin comme forme de totalitarisme ?


Pince à linge, 1976, Philadelphie, USA
Ce travail est typique des productions du couple Oldenburg/Van Bruggen: un petit objet banal, quotidien, stylisé à l’extrême et passé à une échelle immense.
Cette pince à linge peux aussi figurer un couple s'embrassant, référence à la sculpture de Brancusi, le baiser (ci-dessous)



Batcolumn, 1977, Chicago, USA
Cette batte de Baseball géante en motif de grillage alvéolé est une critique de l'architecture américaine, véhicule par l'école de Chicago et dont le symbole est le gratte-ciel. 
Pour les deux artistes, ces immenses tours de verre et d'acier hors de toute échelle humaine, sont une négation du corps et de la vie.
Ainsi une ville comme Chicago, dont on peux voire la skyline ci-dessous, peut être vécu comme une violence par ses habitant.




La sculpture de lampe torche placée à Las Vegas est aussi le fruit d'une réflexion critique de la ville américaine capitaliste.
Très inspiré par les écrits de Marshal McLuhan sur la surabondance de l'information et de signes généré par la publicité et les enseignes lumineuses dans la ville américaine, les Oldenburg proposent une oeuvre radicale.
Las Vegas, ville post-moderne, étant caractérisée par sa débauche de lumière et d'imitation de monument célèbres, comme on peux le voir sur l'image plus bas, les artistes vont produire une lampe torche géante et lumineuse, mais posée face contre sol.
Comme pour inciter la ville à réduire son intensité lumineuse, la colonne noire ne produit qu'une faible lumière à la base.
De plus, la forme très stylisée de l'oeuvre semble être une hybridation entre les colonne antiques qui ornent nombre de casinos de la ville et les cactus qui poussent dans l'immense désert alentour.

Flashligth, 1881, Las Vegas




Le tuyau géant ci-dessous, oeuvre plus ludique, est la première sculpture d'Oldenburg et Van Bruggen hors des USA.

Tuyau, 1983, Allemagne
Cette sculpture réalisée pour un musée est interessante car elle utilise l'idée d'une partie de l'oeuvre cachée dans le sol, comme dans la bicyclette ensevelie. Sauf qu'ici la partie enfouie existe dans les sous-sols du bâtiment. Drôle et originale, l'oeuvre nous invite à considérer que beaucoup d'oeuvres des musées sont invisibles à nos yeux car rangées dans les réserves.


Stake Hitch, 1984
Le dessin préparatoire de 1982 et la maquette nous montre que le processus d'élaboration de l'oeuvre peux prendre un certain temps.




Ces outils en équilibres font échos au bâtiment deconstructiviste de Frank O Gehry qui lui fait fasse et avec qui il aura de nombreuses collaboration, dans le domaine de l'architecture et de la performance.
Plus d'info sur cette oeuvre dans un post plus ancien ici.

Balancing tools, 1984, Allemagne
Ce dessin très surréaliste de Claes Oldenburg nous montre sont intérêt pour les formes molles de Dali et le grotesque du carnaval. L'idée du couteau tranchant une maison comme un gâteau deviendra une sculpture. Les déguisements de couteaux-suisses et la maison boule seront utilisées dans une performance de la biennale de Venise de 1985 (images ci-dessous)


Knif, 1989, Los Angeles




Dans l'oeuvre suivant on retrouve l'intérêt pour la nourriture qui existe des les premières oeuvres du sculpteur.
Je vous invite à relire cet article à ce propos:
http://artsplastiqueslcf.blogspot.com/2016/06/lhors-doeuvre-de-la-semaine.html

Cerise, 1988

On ne présente plus l'oeuvre au programme: la bicyclette ensevelie.
Placée dans le parc de la Villette en 1990, cette sculpture de vélo géant en partie enterré joue avec l'espace qui l'environne.
Pour Oldenburg et Van Bruggen, le vélo est un objet qui symbolise la France.
(infos sur le blog iciici et ici)
(un cours sur le vélo dans l'Art ici)





Dans cette nouvelle collaboration avec Frank Gehry, Oldenbrug et Van Bruggen réalisent une porte d'entrée en forme de jumelles géante. Avec humour, les artistes se moquent du kitsch post-moderniste et joue avec la définition de l'architecture canard, ces bâtiments qui prennent la forme de leur fonction.
Plus d'info sur l'architecture canard ici.


Jumelles, 1991, Californie



dessin de 1986

Cette très belle sculpture se trouve à Barcelone et on en parle déjà ici.
http://artsplastiqueslcf.blogspot.com/2016/05/loeuvre-de-la-semaine-voyage-barcelone.html

Mistos, 1992, Barcelone
Dans les oeuvres suivantes on appréciera la mise en volume de l'écriture imbriquée des artistes, comme une bouteille à la mer, le jeu de présentation du volant géant appartenant à la fondation Guggenheim, le travail sur l'équilibre et la référence du cône glacé renversé sur une banque aux toits d'églises typiques de Cologne qui invite à une réflexion sur argent et pouvoir.

Bottle of notes, 1993, UK


Soft shuttlecock, 1996, Guggenheim New-York

Guggenheim Bilbao

Guggenheim Venise


Flying pins, 2000, Pays Bas


Dropped cone, Allemagne, Cologne




Le site officiel du couple: http://www.oldenburgvanbruggen.com/

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