vendredi 5 février 2016

L'oeuvre de la semaine

Suite à la semaine dernière, il serait possible d'écrire une petite histoire du vandalisme réel en Art. Nous n'exposeront ici que les faits et non les causes.



En 1914, à la National Gallery de Londres, la féministe Mary Richardson s'attaque au tableau de Velasquez, la venus au miroir, avec un hachoir, et y laisse sept entailles.




Installée temporairement dans les jardins de Versailles en 2015, l'oeuvre Dirty Corner d'Anish Kapoor, est vandalisée par trois fois (images ci-dessus).
"Quelques jours après l'ouverture de l'exposition, Dirty Corner est vandalisée par des inconnus, qui la souillent de peinture jaune. En réaction, la ministre de la Culture Fleur Pellerin déplore la « dégradation lamentable de l'œuvre d'Anish Kapoor »et l'« atteinte à la liberté de création ». La peinture est ôtée.
Début septembre 2015, l'œuvre est à nouveau vandalisée avec des inscriptions antisémites et royalistes. Le président de la République François Hollande exprime sa « solidarité à Anish Kapoor dont l'œuvre a été dégradée et couverte d'inscriptions haineuses et antisémites. » L'artiste décide de ne pas faire effacer ces inscriptions, estimant que « ces mots infamants font partie de mon œuvre, la dépassent, la stigmatisent au nom de nos principes universels. [...] Je défie désormais les musées du monde de la montrer telle quelle, porteuse de la haine qu’elle a attirée. C’est le défi de l’art. »
Dans la nuit du 9 au 10 septembre, Dirty Corner est une troisième fois vandalisée : la phrase en anglais « Respect art as u trust God » (« Respecte l'art comme tu crois en Dieu ») est écrite à la peinture rose sur la sculpture." (source Wikipédia)
Quelques semaines avant c'est une sculpture gonflable de Paul Mc Carthy qui est crevée en plein centre de Paris (images ci-dessous), quelques jours après une agression physique de l’artiste. (un article plus détaillé ici).

En 2011 une exposition du photographe Andrès Serrano en Avignon fait polémique dans les milieux catholiques. Le célèbre Piss Christ est attaqué au marteau. (plus d'infos ici).
En 2011, deux tableaux de Poussin sont vandalisés á la bombe de peinture noire à la National Gallery de Londres. (images ci-dessous)
 On peux aussi évoquer les actes de vandalisme de l'armée pro-russe en crimée en 2015 ou la destruction du patrimoine archéologique par Daesh en Syrie (image ci dessous et article très interessant des Inrocks ici).


Parfois les actes de Vandalisme ne sont pas des faits réactionnaires, réligieux ou politiques.
En 1993 et en 2006, l’artiste Pierre Pinoncelli s'attaque, lors d'une performance non-autorisée, au ready-made Fontaine de Marcel Duchamp, en urinant dedans et en y mettant des coups de marteaux. il revendique son acte comme geste artistique. (plus d'info ici)
L'artiste Pierre Pinoncelli devant ses œuvres évoquant son acte de Vandalisme.
"Le 7 octobre 2012, le Polonais Wlodzimierz Umaniec, 26 ans, aussi connu sous le nom d'artiste de Vladimir Umanets, avait choisi d'apposer la formule "A potential piece of yellowism" ("Œuvre potentielle du yellowisme"), suivie de son nom, sur le tableau du peintre américain Mark Rothko, Black on Maroon, une œuvre de la série initialement conçue pour le Seagram Building de New York et exposée à la Tate Modern de Londres. Pour cet acte de vandalisme, il a été condamné, jeudi 13 décembre à Londres, à deux ans de prison."
(issus d'un très bon article du monde à lire ici



"En 2007, Sam Rindy, visitant la Collection Lambert en Avignon, a été prise d’une impulsion.
Elle a embrassé une toile de Cy Twombly, la marquant ainsi de l’empreinte rouge de ses lèvre. Cette artiste cambodgienne dit avoir voulu lui rendre hommage et défini son acte comme une preuve d’amour. Son cadeau lui coutera cher puisqu’elle écopera d’une amende de 1500 euros dommages-intérêts  et 100 heures de travaux d’intérêt général elle devra aussi verser un euro symbolique à cy twombly.
Cette toile blanche de 3x2m, fait partie d’un triptyque estimé à 2 millions d’euros, lui-même faisant partie d’un ensemble de onze éléments « Les trois dialogues de Platon », datant de 1977. appartenant à la collection d’Yvon Lambert et exposé pour la première fois en Avignon.
L’oeuvre, estime Eric Mézil le directeur de la collection, sera selon toutes probabilités impossible à restaurer." (https://otmarg.wordpress.com/2012/02/16/le-baiser/)




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