lundi 10 juin 2019

L'oeuvre de la semaine

"Les gens à qui on ne donne pas leur liberté finissent toujours par la prendre."
- Pierre-Jules Stahl -


Aujourd'hui : "Un modèle à suivre !"
Où l’on fait connaissance avec un modèle qui ne tient pas en place.
 
Angleterre, années 1860. La jeune Marie Spartali rencontre un grand succès : tout le monde loue son intelligence, son esprit et surtout... sa beauté.

De nombreux peintres la supplient de devenir leur modèle. Mais si Marie Spartali accepte de poser pour eux, elle n’a pas l’intention d’en rester là !

Car la jeune femme veut peindre, elle aussi. Malheureusement, dans sa riche famille, il n’est pas question qu’une dame mette les mains dans la peinture, c’est trop inconvenant.
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Dante Gabriel Rossetti, Marie Spartali Stillman, 1869, sanguine sur papier verdâtre, 62 × 47 cm, collection privée
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Peu importe : en échange de ses séances de pose chez les peintres, Marie Spartali prend des cours d’aquarelle.

Ses maîtres sont les artistes anglais les plus célèbres de l’époque. Issus du mouvement préraphaélite, ils partagent avec elle une passion pour la littérature médiévale et le style de peinture de cette période.

Rapidement, Marie Spartali peut exposer ses propres œuvres. Tant pis pour le qu’en-dira-t-on ! Elle parvient même à en faire son métier.
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Marie Spartali Stillman, L'Enfance de sainte Cécile, 1883, aquarelle et graphite rehaussés de gouache, 101 x 74 cm, collection privée
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Et ce n’est pas son époux, un journaliste américain mal payé, qui pourrait l’en empêcher : c’est elle qui rapporte le plus d’argent à la maison.

En effet, ses tableaux plaisent aux collectionneurs. Pour les sujets, elle reprend des thèmes chers aux préraphaélites. Mais l’ancienne muse peut enfin prendre sa revanche !
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Marie Spartali Stillman, Le Messager de l'amour, 1885, aquarelle, tempera et peinture dorée sur papier marouflé sur bois, 81 × 66 cm, Delaware Art Museum, Wilmington
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Finies les femmes passives, absentes et aux yeux clos, comme elle l’était elle-même sur les tableaux. Spartali les met en scène en train de lire ou de jouer de la musique, bref : toujours actives.
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À gauche : Dante Gabriel Rossetti, Beata Beatrix, 1864-1870, huile sur toile, 86 x 66 cm, Tate Britain, Londres
À droite : Marie Spartali Stillman, Béatrice, 1896, aquarelle et gouache sur papier, 57 × 43 cm, Delaware Art Museum, Wilmington
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Hélas, malgré sa carrière réussie, à la mort de Spartali en 1927 la presse salue surtout "sa beauté sans défaut".

Elle laisse pourtant un sacré héritage : plusieurs centaines d’œuvres et... des filles et belles-filles qui, toutes, sont devenues des artistes accomplies !
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Marie Spartali Stillman, Le Jardin enchanté de Messer Ansaldo, 1889, aquarelle et gouache sur papier monté sur panneau de bois, 72 × 102 cm, collection privée
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Julia Margaret Cameron, Marie Spartali Stillman, 1868, photographie, collection privée
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" Les gens à qui on ne donne pas leur liberté finissent toujours par la prendre. "
- Pierre-Jules Stahl -
Racontée par Adeline Pavie
Adeline Pavie
Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
Sciences Po Paris

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