lundi 26 janvier 2015

L'oeuvre de la semaine


Henri Matisse, Porte fenêtre à Collioure, 1914
Trois formes colorées, morceaux de peinture, se détachent sur un fond noir. Le titre nous informe sur le sens de cette image enigmatique: nous sommes face à une porte ouverte sur la nuit.
Cette oeuvre se trouve à la frontière de la figuration et de l'abstraction.
Elle semble faire écho à l'abstraction pure d'un Kasemir Malevitch.

Kasimir Malevitch, Carré noir sur fond blanc, 1915

Andrea Del Castagno, La Cène, 1445
Ce qu'il faut comprendre en regardant l'histoire de la peinture, rétrospectivement, c'est que l'abstraction n'est pas née subitement au XXème siècle mais coexiste depuis toujours avec la figuration.

Si on regarde la fresque de la Renaissance ci-dessus, réalisée par Andrea Del Castagno en 1445, deux éléments au moins peuvent être regardés comme des éléments abstraits.

Premièrement la nappe, forme géométrique flottante dans l'espace, que n'aurait pas renié le mystique Malevitch.
Deuxièmement les carrés d'imitation de faux marbre qui décorent le fond de la salle.
Il est amusant d'imaginer cette suite d'éléments abstrait comme une exposition d'Art Moderne anachronique. On pourrait presque substituer l'un des carré avec certaines toile de Jackson Pollock sans que cela choque.
Ainsi la peinture abstraite ferait elle le choix d'une réduction à des pratiques déjà existantes, et je reste convaincu qu'Andrea Del Castagno à pris plus de plaisir à peindre cette galerie d'oeuvres abstraites que les visages des apôtres...

Jackson Pollock, Lavender Mist n*1, 1950

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