mardi 11 mars 2014

Un peu, beaucoup... la vie !

Le château d'eau, très beau lieu dédié à la photographie à Toulouse depuis 1974, expose trois photographes sur le thème de la famille, jusqu'au 23 mars 2014. (Toute citations et images tirée du site du château d'eau).


"Le Château d’Eau présente les séries "Julian and Jonathan" du 29 janvier au 23 mars 2014. Sarah Mei Herman développe un travail de portraitiste . Mais sachant qu’il est vain de croire qu’une seule image serait capable de résumer une personne en figeant sa supposée meilleure expression, elle photographie ses modèles à intervalles sur de longues périodes. Ces corpus montrant les évolutions physiques, les changements de goûts vestimentaires, traduisent peut-être mieux la personnalité des hommes ou des femmes qui se sont confiées à elle. 
Ainsi, depuis 2005, photographiant son père et son jeune frère, séparément ou ensemble, elle nous parle de l’amour entre ces deux êtres."

L'intention est très belle sur le papier, fusse t-il photographique, mais le résultat laisse un goût étrange à l'oeil... Les images sont belles, la mise en scène parfaite, la lumière impeccable, mais il se dégage, pour toutes ces même raison d'ailleurs, une certaines froideur et une tristesse dérangeante... On croirait que quelqu'un est mort... Cet enfant semble presque autiste... Et cette sur-interprétation de l'image est due a la surenchère esthétique.
En définitive il ne suffit pas d'être un excellent technicien pour être un excellent artiste.
dans le domaine photographique cet écueil se fait plus flagrant.

Site de l'artiste ici


Ana Galan s'enfonce peut être un peu plus dans la voie d'une esthétique qui dessert le projet initiale. Avec cette série de couple âgé, toujours pris de profil sur un fond bucolique, elle désir donner de la visibilité à ces personnes peu visible du champ médiatique. Elle souhaite montrer le troisième âge comme vivant et dynamique. Mais la lumière, la cadrage, le fond, le systématise de la composition, crée une certaine artificialité qui finit par troubler. 
En voulant leur donner vie l'artiste les figes et les embaumes bien avant l'heure...

Site de l'artiste ici 


Avec la série Joséphine, Arno Brignon propose, à mon sens, la partie la plus intéressante de l'exposition. Ces instantanés de vie de famille sont à la limite de l'image d'amateur, avec ces flou, ce grain de l'appareil bas de gamme... mais il y a ce "je ne sais quoi" qui retient l'oeuvre dans le champ de la photographie plasticienne. Un regard, une attention toute picturale, un défi à l'esthétique et aux convenances de la belle et bonne image photographique. 
On pense bien sur à Nan Goldin, le pathos en moins. 
Quand le technicien met à jour la vérité, simple et tendre, de la vie quotidienne, l'image ne peux pas mentir...  


"Et c’est tout l’intérêt, du travail d’Arno Brignon , ce nouveau père mais déjà photographe affirmé que de s’interroger sur la possibilité de faire œuvre avec ce moment , si fort, mais si banal au fond, de son existence de papa, de photographe, de papa-photographe. (...)
Et c’est donc , non pas sur le mode (fièrement) affirmatif de sa paternité qu’il nous livre ces images, mais sur celui , plus interrogatif, de sa place dans cette étrange histoire d’amour à deux qui, d’un seul coup d’un seul, s’est transformée en figure triangulaire (...)
L’art d’Arno Brignon c’est de réussir à traduire photographiquement cette question de la place du père, beaucoup plus complexe, plus ambiguë qu’il n’y parait ! C’est pourquoi le flou ici, qu’il soit de mise au point, de bougé, ou de matière, n‘a rien d’un effet esthétique gratuit .Il dit fortement ce trouble qui s’empare du géniteur quand il se trouve confronté à la présence, au regard de ce qu’il a participé à mettre au monde. "

Site de l'artiste ici (On peut y voir une série sur Le pas de la Case)

Le site du château d'eau ici

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