mardi 4 mars 2014

Tempus Fugit

La salle d'exposition du Govern expose du 19 février au 16 Avril, les trois artistes ayant représentés l'Andorre à la 55ème Biennale de Venise.
Un assez bon panorama des directions actuelles de l'Art contemporain, pour le meilleur et pour le pire...
Visite critique avec M Crayon ;-p

Toutes photographies: J. Rochedreux, sauf mention contraire
L'exposition s'ouvre sur une installation de l'artiste d'origine cubaine Javier Balmaseda. Dix chevaux naturalisés et dont les pattes ont été remplacés par des amortisseurs de voiture, remplissent le premier espace. Si la forme "spectaculaire" est efficace, le sens de l'oeuvre semble plus complexe, pour ne pas dire confus. 
Le véritable intérêt de l'oeuvre, à mon sens, réside dans le mur de dessins, qui nous montrent la genèse du travail.


Ainsi on peux voir, par le travail graphique, comment est née et a évolué le travail. Cela part d´études anatomiques de chevaux, très inspirées par celles de Léonard De Vinci, en allant vers des variations d'installation de l'oeuvre. Les formats et outils varient aussi beaucoup, d'immenses dessins au fusain jusqu'au petits croquis, traçant une véritable cartographie mentale.


La seconde salle est de loin la plus intéressante, tant sur le fond que sur la forme. Samatha Bosque est originaire de Barcelone. Son installation mélange sculpture, peinture et nouvelle technologie dans une réflexion sur "cette profusion d'image provoquée par la substitution du dispositif argentine par celui du numérique".


Le point de départ de ce travail est la découverte de négatifs sur plaque de verre datant d'avant 1888. Ces images en négatif vont être reproduites minutieusement à la peinture sur des toiles, rendant les personnages à échelle humaine, mais ressemblant plus à des fantômes, avec leurs yeux blancs, vide de tout regard.
Certains personnages ne sont que des silhouettes noires. On comprend rapidement que ce sont les sculptures, sorties de la toile, dans l'espace réel du spectateur.
Et pour véritablement voir ces images d'un autre siècle, il nous faut utiliser un smartphone, afin de les passer en positif.
Un très bon travail, à la fois esthétique et ludique qui questionne avec pertinence la mémoire et l'image à travers le temps.

Image issue du site de l'artiste
L'exposition se termine avec une projection vidéo de l'andorrane Fiona Morrison. A mon sens la pièce la moins interessante. Il faut ici souligner que l'art vidéo est largement plébiscité par les artistes contemporains mais se trouve bien souvent "boudé" par le public dans les expositions. Il est vrai qu'il est difficile de s'imposer le visionnage d'images en mouvement au milieu d'une foule elle aussi en mouvement et de prendre bien souvent une narration en cours de route...
Ici nous avons droit, avec ces deux promenades, à tous les poncifs du genre: Narration en splitscreen, suite esthétisante de gros plans avec un filtre bleu comme la neige, piano dépressif déconstructiviste et réflexion sur le temps qui passe, la vieillesse et la mort... Trop convenu et trop mélodramatique pour questionner quoi que ce soit avec intelligence... Dommage car il suffirait de couper la musique et d'enlever ce filtre coloré pour laisser le spectateur choisir de réfléchir ou pleurer.

Image issue du site de l'artiste
 Une exposition à voir pour se forger sa propre idée...
Plus d'infos ici 

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