La bande-dessiné est un langage à part dans l'univers de la création car il mélange le texte et l'image.
La présence du texte fait appel à un certains nombres de codes propre à la narration graphique.
Petit panorama de l'utilisation des bulles et du texte dans la BD.Rappel du vocabulaire:
– La bulle, aussi appelée un phylactère, est une forme variable qui, dans une vignette, contient les paroles ou les pensées des personnages reproduites au style direct.
– L’appendice relié au personnage : permet d’identifier le locuteur. Il prend souvent la forme d’une flèche pour les paroles et de petits ronds pour les pensées.
– Le cartouche : encadré rectangulaire contenant des éléments narratifs et descriptifs assumés par le narrateur, appelés également commentaires.
– Le récitatif : il peut s'agir de textes courts comme « Pendant ce temps... » ou « Le lendemain matin... » mais il peut être beaucoup plus étoffé et expliquer ou détailler l'action. Il sert à rendre certaines actions pratiquement impossibles à restituer par l'image.
– L’onomatopée : mot qui imite un son ; les onomatopées constituent le bruitage de la bande dessinée.
– L’idéogramme : icône, symbole ou petit dessin exprimant une pensée ou un sentiment.
– La typographie ou le lettrage : manière dont le texte est imprimé : caractères, forme, épaisseur, disposition...
(source ac-Rouen)
Gaultier et Languereau, Bécassine pendant la grande guerre Les première BD, surtout en France, ne comportaient ni cases, ni bulles. Le texte, sous forme de récitatif, répétait inutilement ce que l'on voyait sur le dessin. |
Les dialogues se trouvent dans des ballons blancs: les bulles. La forme exprime le son du texte (la parole) qu'il contient, comme le nuage pour la pensée ou les piques pour les cris stridents. |
La bulle peux aussi prendre des formes plus imagées, comme le cœur qui exprime un mot d'amour et jouer avec l'appendice, qui doit toujours aller en direction de celui qui parle |
Hislaire, Bidouille et Violette La taille du texte exprime son volume sonore. Le jeune homme se lance plein d'entrain pour chuchoter un petit je t'aime dans cette immense bulle vide... |
Franquin, Gaston Lagaffe Le langage grossier est imagé par des petits dessins qui forment une sorte de rébus |
Goscinny/Uderzo, Asterix légionnaire Le choix de police peux aussi exprimer une langue ou un accent. C'est la source de nombreux gags dans cet album ou cohabite un belge, un grec, un allemand et un égyptien qui parle lui sous forme de hiéroglyphes. |
Will Eisner, un des premiers théoricien de la BD utilise largement la typographie à des fins expressives |
Will Eisner, un pacte avec Dieu Cet album est le premier à porter le nom de Roman Graphique. Le travail de la typographie y est très important. |
Greg, Achille Talon On conseil souvent de ne pas mettre trop de texte dans une BD pour ne pas rebuter le lecteur. La série Achille Talon est un contre-exemple où le ressort comique se fait par la surabondance de texte. |
Posy Simmonds, Gemma Bovery, 1999 Adapté de Flaubert et tout autant prolixe par le texte, l'auteur encadre des dessins sans cases par le recitatif. |
Jim, On se dit tout Certains iront plus loin avec des BD sans dessins, uniquement du texte, comme ici, l'histoire d'un couple au lit, lumière éteinte... |
La bande-pas-dessinée ...Ou encore ces petits strips publiés sur le web qui s'amuse même du fait qu'il n'y ai pas de dessins |
Will Eisner, encore, préconise l'intégration des titres dans une première page dessinée, pour faire entrer le lecteur dans l'histoire, comme ici avec The Spirit. |
Luz, Ô vous, frères humains. D'après l'œuvre d'Albert Cohen. "Alors âgé de 77 ans, Albert Cohen publie un livre qui révèle l’événement marquant qui a dévasté son enfance et marqué sa vie : sa découverte de l’antisémitisme. Le jour de ces dix ans (en 1905), le jeune Albert arpente les rues marseillaises à la recherche d’un petit cadeau pour sa mère. Il est fasciné par le bagout d’un camelot qui s’adressera pourtant à lui en le traitant de « sale youpin ! ». Les insultes antisémites résonneront pour toujours à ses oreilles." (Source Futuropolis) |
L'adaptation de Luz, survivant des attentas de Charlie Hebdo, est magistrale car elle rend visible le poids des mots et leur violence, comme ici les rires qui se dressent comme un mur et exclue ou sur la planche précédente cette phrase qu'il se prend littéralement au visage. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire