Comment représenter la peinture au cinéma ? De quels moyens dispose le 7ème art pour restituer la création à l’œuvre dans le geste pictural ? Pour son seizième film, récompensé par le Grand Prix au Festival de Cannes en 1991, Jacques Rivette explore jusqu’au vertige l’extraordinaire alchimie dans l’acte de création unissant le peintre et son modèle, à travers une libre adaptation du « Chef d’œuvre inconnu » d’Honoré de Balzac. « La Belle Noiseuse » nous invite en effet au cœur de la relation complexe qui se noue entre un artiste reconnu, Edouard Frenhofen, en panne d’inspiration et Marianne la jeune fille qui pose et lui permet de venir à bout d’un grand tableau inachevé, abandonné depuis dix ans. A travers une intrigue irriguée par la vie de l’atelier, la mise en scène fluide et les accidents lumineux épousent avec exactitude le mouvement de la peinture, suggère avec justesse la durée nécessaire à son accomplissement et le difficile chemin fait de souffrance et d’exaltation vers la vérité de l’art et l’expérience émancipatrice de son exercice. .
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