Portrait©Maurice Lemaître/Cinédoc 2001 |
Dans le champ particulier du cinéma, la productivité du Lettrisme, ses capacités de renouvellement et son intégrité artistique ne se sont pas démenties depuis 1951. Au mitan du XXe siècle, cinq films prennent d’assaut les formes classiques en voie de calcification accélérée : Traité de bave et d’éternité de Jean Isidore Isou, L’Anticoncept de Gil J Wolman, Hurlements en faveur de Sade de Guy Ernest Debord, Tambours du Jugement premier de François Dufrêne et Le Film a-t-il déjà commencé ? de Maurice Lemaître. Fétichisation des rebuts et de l’envers du cinéma (Isou), flicker noir et blanc projeté sur un ballon-sonde (Wolman), «désorganisation terroriste» (Debord), suppression du film au profit de la séance (Dufrêne), transformation de la séance en ce qui ne s’appelait pas encore le happening (Lemaître), une phrase des Hurlements de Debord résume l’entreprise collective : «J’ai détruit le cinéma, parce que c’était plus facile que de tuer les passants». Sans leur énergie critique, le cinéma serait resté à jamais «l’art le plus en retard», dixit Lemaître.
(...)
Quelle que soit la discipline abordée, Maurice Lemaître y intervient pour affirmer que l’art ne consiste pas en un ensemble de lois complexes, voire inaccessibles au profane, qu’il n’est pas un ailleurs de la vie, qu’il a pour but la libération des consciences et non la production d’objets à très haute valeur ajoutée. L’art est exercice critique, explosion vitale et acte inappropriable."
Source Libération, article complet ici
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