mercredi 21 septembre 2016

L'oeuvre de la semaine

Cette semaine quelques références autour de l'autoportrait pour un premier sujet en forme de présentation.
L'auto-portrait, se présenter ou se représenter ?
Le selfie, image de soi ou image pour soi ?

Pour se remettre dans bain des autoportraits des trois artistes au programme du bac facultatif cette année:

Claes Oldenburg, symbolic self-portrait with equals, 1971
 Dans cette autoportrait dessiné, Oldenburg se représente avec des expressions contradictoires. On retrouve dans ce visage, comme un masque de carnaval, son intérêt pour le grotesque et l'humour populaire (sueur, bave, larme et morve coule sur le visage). Le chapeau vert est en fait une sculpture molle de l'artiste et les formes en fond sur le papier millimétrée sont aussi des schémas d’œuvres réalisées dans sa vie.


Bill Viola, Mine Attemts to achieve immortality, 1996, projection vidéo 18mns
 Dans une vidéo encore marquée par les pratiques du Body Art, Bill Viola se filme lui même dans une performance de 18mns ou il tente de retenir son souffle le plus longtemps possible. Une tentative échouée de vaincre la mort.


Véronèse, autoportrait de la Villa Barbaro, 1560
Dans les fresques de la Villa Barbaro, le peintre Veronèse se représente ouvrant une porte au fond d'un couloir. Sa tenue et le chien nous invite a penser qu'il revient de la chasse.
Veronese s'est aussi probablement représenté avec d'autres peintres de son époque, dans son tableau les noces de Cana (ci-dessous, en blanc, jouant de la vielle).

 

Si la pratique de l'auto-portrait est une choses courante chez les peintres, de Rambrandt à Picasso, sa pratique exclusive peux révéler comme une faille, une fragilité chez l'auteur.
L'autoportrait comme forme unique de production artistique s'affiche alors comme une forme de pathologie.

Fransesca Woodman (1958-1981), It must be time for lunch now, 1979
Fransesca Woodman pratique le selfie depuis l'âge de 13 ans, jusqu'à son suicide durant sa 22eme année.
Son oeuvre est comme un cri adolescent qui ne peux laisser insensible.

Fransesca Woodman (1958-1981), Untitled NYC (n 407), 1979
Par son travail profondément intime et sensible, fondé sur l’exploration perpétuelle du soi et du médium, elle fait de la photographie sa seconde peau. Francesca Woodman a quasi exclusivement utilisé son corps dans ses images, ainsi je suis toujours à portée de main, explique-t-elle, quand l’urgence de la représentation se manifeste. Malgré sa disparition prématurée à l’âge de vingt-deux ans, Francesca Woodman laisse une impressionnante production visuelle. Ses photographies dévoilent de multiples influences allant notamment du symbolisme au surréalisme mais sa précocité est prodigieuse." (http://www.henricartierbresson.org/expositions/francesca-woodman/)

Helena Almedia, Peinture habitée (série), 1975
"Née en 1934 à Lisbonne, où elle vit et travaille, Helena Almeida a achevé un cursus en peinture au département des Beaux-Arts de l’Université de Lisbonne en 1955, exposant régulièrement depuis la fin des années 1960. Dès ses débuts, elle explore et remet en question les formes d’expression traditionnelles, la peinture en particulier, suivant un désir constant d’enfreindre l’espace délimité par le plan pictural.
Peu connue en France, Helena Almeida est considérée comme l’une des plus grandes artistes contemporaines portugaises".
(
http://www.jeudepaume.org/?page=article&idArt=2471)
 Le travail n'est pas sans rappeler les performancee autophotographiées de Gunter Brus, la violence en moins.

Gunter Brus, Self painting (film action), 1964
 Son ami Schwarzkogler, beaucoup plus fragile psychologiquement, se suicidera après avoir réalisé un grand nombre de photographie le mettant en scène dans des situation visuellement dérangeante.

Schwarzkogler, Aktion, 1963-65
 Terriblement dérangeant aussi, le travail de mise en scène de sa propore personne par l'artiste skyzophrène David Nebreda.
"David Nebreda photographe espagnol né en 1952, a passé la majeure partie de sa vie enfermé et coupé du reste du monde. Malgré des études d’arts il se définit comme autodidacte. Il est diagnostiqué schizophrène paranoïaque très jeune et connaîtra de nombreux internements psychiatriques dès l’âge de 20 ans. Sa démarche artistique est une réflexion sur sa vie avec la maladie, ce qui l’a conduit à des périodes de mutisme, d’enfermement et de proximité avec la mort. Le médium photographique est utilisé ici comme moyen pour se figurer en un «Autre», c’est-à-dire l’incarnation de la folie à travers des autoportraits. Toutes ces images questionnent la représentation, l’expérience et l’image de soi." (http://www.boumbang.com/david-nebreda/)

David Nebreda
 Andy Warhol, dans un registre plus coloré, pratiqua aussi beaucoup l'autoportrait. Ces œuvres laisse toujours transparaître une certaine fragilité, une tristesse, une mélancolie...

Andy Warhol
 Cindy Sherman enfin ne peux être oubliée dans un cours sur l'autoportrait.







"Cindy Sherman (née le  à New York) est uneartiste et photographe américaine contemporaine. Elle est connue pour se mettre en scène dans ses œuvres dans lesquelles elle modèle son corps grâce à différents artifices." (wikipedia)

En guise de conclusion et après avoir visionné ce petit reportage, on peux se questionner si le seflie ne serait pas le symptôme d'une "maladie" collective de l'image de soi.






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