jeudi 10 décembre 2015

L'oeuvre de la semaine

Olivier Blanckart rejoue des images de l'histoire de l'Art, de la photographie ou de la culture populaire (pochettes de disques) avec du carton et du scotch marron. Il fait aussi des quasi-objets: des silhouette d'objet découpées dans du carton à échelle 1.

Olivier Blanckart, The Remix Saigon (After Eddie Adams)2000,  Scotch tape, kraft paper, cardboard ,
 300 x 400 x 350 cm - 120 x 155 x 135 inches

View : exhibition at the Nadiff gallery, Tokyo sept 1997

Olivier Blanckart, Shiva (d'après Warhol, triple Elvis), 1998

Olivier Blanckart, Quasi-objet
Le transfert de pans entiers du visible a toujours été l'affaire de Sylvie Réno, et plus encore s'agissant de ses sculptures en carton. Parmi les artistes que ce rapport au réel intéresse, de Fischli & Weiss à Étienne Bossut, en passant par Pascal Rivet ou Rita McBride, elle occupe cependant une place à part. En reproduisant ainsi des objets de notre environnement, que celui-ci soit domestique et paisible (mobilier, petits outils, appareils, etc.), ou plus violent (les armes), l'artiste marseillaise, mine de rien, soulève des questions qui excèdent largement le seul plaisir du mimétisme et du savoir-faire.(...)D'un côté il témoigne de la toujours possible transfiguration du banal, fût-ce ici par le moyen d'un matériau inattendu, ce carton qui sert autant à l'emballage qu'au dessin, et qui s'avère a priori le moins apte à ce sauvetage du réel. Et parce qu'il en est l'enveloppe reconnue, ce même carton fait de la menace une promesse, de la fragilité une force (les étais, quand bien même ils ploient sous le poids des...écarts thermiques). Par ailleurs, les formes que produit Sylvie Réno, une fois qu'elles ont produit l'idée de la ressemblance (plus, il est vrai, que la ressemblance elle-même), se donnent à voir pour ce qu'elles sont vraiment : des sculptures, inscrites dans une histoire et dans une actualité, c'est-à-dire des oeuvres d'art. 
(Jean-Marc Huitorel)
http://documentsdartistes.org/artistes/reno/repro.html



 






Dans l'installation Four Hands, BillViola nous montre sur un polyptique de 4 écrans LCD des gestes familiers issus de différentes cultures.
"On voit les mains de trois générations dans ce travail (un jeune garçon, le père, la mère et la grand-mère). Lentement et délibérément, on montre les quatre paires de mains formant une série de mouvements prédéterminés. Ceux-ci sont de sources aussi divers que le mudras Bouddhiste (gestes symboliques et rituels) et de l'anglais du XVIIe siècle, qui illustrent les gestes manuels qui accompagnent des états émotionnels. Viola explique que le travail est "une chronologie qui englobe tant les actions parallèles des individus dans le moment présent que les plus grands mouvements des étapes de la vie humaine." Il fait partie d'une série appelée  les Passions, qui sont inspirées par de premières peintures européennes de dévotion et explorent des émotions humaines." (librement traduit de l'anglais, source https://www.nationalgalleries.org/collection/artists/bill-viola/19818/)

Bill Viola, Four hands, 2001, 4 petits écrans LCD, 23 minutes


"Sleep est un film américain en noir et blanc réalisé par Andy Warhol de 1963 qui consiste en un montage de segments représentant le poète John Giorno dormant. Le film était initialement prévu pour durer huit heures1, soit la durée d'une nuit de sommeil normale, et donne l'illusion d'un plan séquence, alors qu'on peut voir à la projection que certains passages reviennent plusieurs fois. Le montage final dure cinq heures et 21 minutes (321 minutes) lorsque projeté à 16 images par seconde et h 45 projeté à 18 images par seconde. Le film était une des premières expérimentations de Warhol dans la réalisation cinématographique, et a été créé comme un « anti-film ». Warhol étendra cette technique à son film suivant, Empire, d'une durée de 8 heures." (source: Wikipedia)
Dans ce film, qui se consacre sur une action simple du quotidien (le sommeil) le corps devient un paysage onirique, un peu comme dans les objets agrandis d'Oldenburg.
Extrait de 40 minutes ici
Andy Warhol, Sleep, 1963
Ces travaux ont en commun un intérêt pour les geste et les objets du quotidien, une tentative de réenchantement du réel et une grande économie de moyen. 

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