vendredi 7 novembre 2025

Rosa Bonheur: Le Labourage Nivernais

 "Datée de 1849, cette scène décrit le premier labour, appelé sombrage, que l'on effectue au début de l'automne et qui ouvre la terre afin de l'aérer pendant l'hiver. On y voit dans une plaine joliment vallonnée et fermée par un coteau boisé, deux attelages de boeufs tirant de lourdes charrues et retournant un champ dont on aperçoit les sillons déjà éventrés.

Tout l'intérêt se concentre sur l'attelage du premier plan, sur ces boeufs du Charolais-Nivernais dont la robe claire, rousse et blanche, est mise en valeur par la lumière froide et claire qui enveloppe toute la scène. C'est d'abord une scène animalière, dont les héros sont les boeufs eux-mêmes, qui laisse peu de place à l'homme : le bouvier est bien petit sur cette toile. C'est un hymne au travail des champs dont la grandeur est d'autant plus magnifiée qu'il est aisé de l'opposer, en ces lendemains de révolution, aux turpitudes de la ville. C'est également une reconnaissance de la province, ici le Nivernais, de ses traditions agricoles et de ses paysages.
Tout ceci fit que cette oeuvre réaliste fut presque unanimement louée par la critique. L'Etat qui l'avait commandée à Rosa Bonheur en 1848 pour le musée de Lyon, préféra la conserver à Paris, au musée du Luxembourg. Elle entra ensuite au Louvre à la mort cette artiste, riche et célèbre, en France, en Angleterre, mais surtout aux Etats-Unis, avant de rejoindre les collections du musée d'Orsay." (source Musée D'Orsay)

Rosa Bonheur
Labourage nivernais
1849
huile sur toile
H. 133,0 ; L. 260,0 cm.
Achat après commande de l'Etat, 1849
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) 



Composition

Les diagonales montre une construction rigoureuse qui laisse l'œil du spectateur se promener dans le grand format, avec de grand espaces vide (le ciel) comme lorsqu'on contemple un paysage.
Une division en quarte parties avec les deux groupes de six bœufs qui marquent un mouvement dynamique. La ligne d'horizon (en bleue) est placée  légèrement sous l'axe horizontale médian et met l'accent sur les yeux très expressifs et l'écume aux lèvres des animaux dont le réalisme à été salué par la critique de l'époque. (crédit du document M. Rochedreux)




Les lignes dynamiques et de perspectives crée un effet de mouvement. Le réalisme de la terre labourée au premier plan projette le spectateur DANS l'espace du tableau, aux vues de ses dimension. Effet qui sera repris par Gustave Courbet dans son enterrement à Ornans (1849) mais qu'on peux déjà trouver dans la Sainte Anne de Léonard De Vinci.
Tout est pensé, in fine, pour utiliser les moyens de la grande peinture d'Histoire appliqué à la peinture de genre, considéré comme mineur. (Source BNF)


Vue d'exposition avec cadre



Présenté comme document de travail de Rosa Bonheur, qui utilisait la photographie mais préconisait surtout le travail de dessin et l'étude sous forme de pochade (peinture rapide pour placer les couleur et la composition)



Une des nombreuse gravures sur le marché de l'Art à la fin du XIXième siècle qui montre le succès du tableau



A voir un extrait du documentaire Arte sur Rosa Bonheur ci-dessous





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