L'oeuvre de la semaine ❤

Quelques références donné à la St Valentin autour du sujet ❤
Le sujet étant non pas un mot (cœur) mais un signe, un symbole, qui par l'image stylisé d'une cœur, symbolise l'Amour.

"Le cœur est un symbole courant utilisé depuis l'antiquité pour représenter le centre (le cœur) de l’activité émotionnelle, spirituelle, morale ou intellectuelle.

Un cœur rouge est principalement utilisé comme symbole de l’amour (parfois pour l'amitié), il est parfois traversé d’une flèche, illustrant ainsi l'intervention d'Éros, ou bien brisé, représentant alors une déconvenue amoureuse.

De nos jours, selon le contexte, le cœur est aussi utilisé pour symboliser la vie ou la santé (notamment cardiaque)." (source Wikipedia)

En plus de se reporter aux œuvres au programme, ce sujet permet de questionner les notions de représentation et de présentation. Le symbole ❤ ne représente pas un cœur mais l'Amour, ce qui n'est pas le cas d'une cœur représenté de façon réaliste (parfois même répulsif).

Quelques références en vrac sur ce thème:


On peux introduire le thème avec Veronese et les 4 tableaux de l'allégorie de l'Amour, visible à la national Gallery de Londres et peintes en 1570. Ces 4 scènes narratives représente de façon allégorique les 4 niveaux de l'Amour.

L'infidélité 

Le dédain

Le respect

L'heureuse union (le mariage) 

Cette série de tableau influencera la conception de la salle de l'Amour conjugal de la Villa Barbaro à Masère.
Plus d'info ici 

Croquis préparatoire

Detail en trompe l'oeil de la salle

Et maintenant quelques 💗 de l'histoire de l'Art 

Charles Melin, allégorie de l'Amour et de la fidélité, 1640
Les allégories sont des personnification de concept, souvent des femmes. Ici l'Amour tiens un cœur stylisé dans sa main, symbole utilisé depuis l'Antiquité grecque. La fidélité est représenté avec un chien

Léonard De Vinci, étude de cœur
Représentation réaliste et anatomique de l'organe, qui influencera le dessin scientifique contemporain

Marcel Duchamp, Coeur volant, 1961
Lithographie réalisée à partir d'un collage très Pop pour la revue Cahier d'Art

Jonone, Have a Heart, 2014
Peinture à la croisée de l’expressionnisme abstrait et du graffiti 

La série Hanging Heart de Jeff Koons est intéressante car elle intégré toujours le lieu où elle est exposé, qui va influencer parfois se réception. Impossible d'effacer le lieu de l'image car l'oeuvre l'avale sur sa surface en miroir, ainsi que le spectateur qui la regarde.

Martial Raysse, Nissa Bella, 1964
Un cœur en néon sur une sérigraphie pour cette belle niçoise

Plusieurs peintures de Banksy utilise avec humour ce symbole du coeur que l'on retrouve souvent sur les murs de nos villes

Keith Haring
Les personnages stylisés sont-ils deux hommes ? deux femmes ? pour l'Artiste l'Amour est universel 

Keith Haring
L'amour c'est être unis comme une même personne, c'est aussi la passion, la colère

Dans l'imagerie populaire le symbole du cœur est très présent, par exemple dans le tatouage ou la religion.

Ed Harry

Sailor Jerry

Motif traditionnel 

"Le Sacré-Cœur est souvent représenté, dans l'art chrétien, sous la forme d'un cœur enflammé brillant d'une lumière divine, saignant car ayant été percé par la lance du soldat romain Longinus, entouré d'une couronne d'épines et surmonté d'une petite croix. Parfois, le cœur est centré sur le corps du Christ, avec ses mains transpercées dirigées vers lui, comme s'il allait l'offrir à la personne qui se tient devant lui. Les blessures et la couronne d'épines font allusion aux conditions de la mort de Jésus-Christ, alors que le feu symbolise le pouvoir transformateur de l'amour." (wikipedia)

Anonyme, Puzzle purse valentine card, 1790
Lettre d'amour de St Valentin

Niki De St Phalle, fontaine stravinsky devant le centre Pompidou, réalisé avec son époux, Tinguely

Niki de St Phalle, Coeur, 1963

Annette Messager, mes Voeux

On peux épiloguer avec la sculpture Monumentale d'Oldenburg et Van Bruggen, Bottle of note (1993) en Angleterre. Les deux artistes ont chacun écrit une phrase du capitaine  James Cook qui forme la bouteille, scindant l’étroite relation artistique et amoureuse du couple. Oldenburg forme la partie exterieur, blanche, Van Bruggen l'interieur, bleue.
http://oldenburgvanbruggen.com/largescaleprojects/bottleofnotes.htm

Chez Bill Viola pas de cœur, peu d'amour visible, à part peut être dans le couple du split sceen de The Chapel of Frustrated Actions and Futile Gestures, at Blain Southern. 

Anthem est la seul vidéo qui montre un cœur met en scène l'organe, lors d'une opération médicale, dans une approche similaire au dessin de De Vinci.

"Anthem" (Hymne) de Bill Viola est une vidéo structurée autour d'un cri perçant et unique émis par une jeune fille de onze ans alors qu'elle se tient sous le grand hangar de la gare d'Union Station à Los Angeles. Son cri, d'une durée de seulement quelques secondes, se propage hors des murs de briques du hangar. 

Bill Viola a ralenti, étiré, modulé, et par ailleurs modifié le son de la voix de la jeune fille pour créer cette bande sonore pour une symphonie de la ville post-industrielle qui est inquiétante. Le cri d'origine est étendu dans le temps et décalé en fréquence pour produire une échelle de notes harmoniques qui constitue la bande son à laquelle Viola juxtapose des images du matérialisme - industrie et culte du corps, pompes à huile géant et battements de cœur humain, voitures le long d'une autoroute et sang qui coule dans les veines, technologie chirurgicale moderne et branches d'arbres dans une forêt ancienne. Le cri angoissé traverse la corporéité du corps et de la culture contemporaine comme un organisme vivant. 

Bill Viola rapporte cette structure à la forme et la fonction des chants religieux, les chants grégoriens notamment (en utilisant une échelle harmonique dans une salle de résonance) et des chants tantriques bouddhistes (rituel d'exorcisme et de conversation avec les démons). Pour lui, la pièce est une évocation rituelle de « nos peurs primaires les plus profondes, l'obscurité et la séparation du corps et de l'esprit."

Extrait du texte (2011) de Jonathan Thonon, "Bill Viola, L'espace d'un instant" 

The Chapel of Frustrated Actions and Futile Gestures, at Blain Southern

Bill Viola, Anthem, 1983