vendredi 20 mars 2015

L'oeuvre de la semaine

Un peu de retard accumulé dans les post du blog mais tout cela va être bien vite mis à jour.
Voici donc l'oeuvre de la semaine d'il y à 3 semaines...

Les œuvres étudiées ont été mise en regard d'un extrait du texte de Jean Dubuffet, Prospectus et tous les écrits suivants (1949).
"Dans un élan iconoclaste, Jean Dubuffet condamne toute la production artistique qui lui est antérieure, notamment les avant-gardes. Les quatre-vingt-deux textes de « Notes pour les fins-lettrés » (1946, vol. 1) cristallisent son entreprise de destruction de la création artistique passée mais aussi contemporaine. La tradition picturale mise à la trappe, Dubuffet prône la spontanéité du geste, le hasard, la maladresse, l'importance de la matière, le corps à corps avec les matériaux, une sorte de primitivisme sauvage où toute forme trouve son origine dans la tache". (universalis.fr)
Dans l'extrait étudié Dubuffet parle de la tâche comme point de départ mais aussi de la diversité de ce qui recouvre appellation noir en peinture (mat, brillant, satiné mais aussi charbon, goudron, encre...).

Léonard De Vinci, Saint Jean-Baptiste, 1513-1516, 69x57 cm, huile sur bois, musée du Louvre

Ce Saint Jean-Baptiste est un des derniers tableaux de Léonard De Vinci. On peux le voir comme la synthèse de ses recherches et théories sur la lumière et l'optique. D'un perfectionnisme rare, cette peinture associe la technique du sfumato à un clair-obscure d'une grande subtilité.
Pour Léonard De Vinci "l'ombre est plus puissante que la lumière", c'est pourquoi le personnage semble surgir de l'ombre dans un tableau quasi monochrome.
A propos de la tâche Léonard De Vinci invite à s'en inspirer pour y trouver des figures inédites, des scènes de batailles, des paysages...
[…] si tu regardes des murs souillés de beaucoup de taches, ou faits de pierres multicolores, avec l’idée d’imaginer quelque scène, tu y trouveras l’analogie de paysages au décor de montagnes, rivières, rochers, arbres, plaines, larges vallées et collines de toute sorte. Tu pourras y voir aussi des batailles et des figures aux gestes vifs et d’étranges visages et costumes et une infinité de choses, que tu pourras ramener à une forme nette et compléter. (Léonard de Vinci, Traité de la peinture, textes traduits et commentés par André Chastel)

Ad Reinhardt, Ultimat painting serie, 1960-67
 "Dès ses premières toiles, Reinhardt tourne le dos à la figuration, mais cette première abstraction va se radicaliser au cours de sa carrière et l’évolution de son œuvre montre un éloignement progressif et constant de toute référence au monde extérieur. De compositions avec des formes géométriques dans les années 1940, son travail progresse dans les années 1950 vers des toiles peintes dans différentes nuances de la même couleur (rouge, bleu, blanc). Enfin, dans les années 1960, il commence les peintures dites « noires » qu’il peindra jusqu’à la fin de sa vie et pour lesquelles il est plus particulièrement connu : des toiles qui semblent à première vue être simplement peintes en noir et sont en fait composées de subtiles nuances de noir. Parmi de nombreuses suggestions, ces peintures posent la question de l’existence de l'absolu." (wikipedia)

Ad Reinhardt dans son atelier
Les Ultimate Paintings sont des toiles de même format, aux valeurs très proches, presque ton sur ton, qui laissent à peine entrevoir un motif. Ce sont, selon Ad Reinhardt « les dernières peintures que l’on peut peindre », des peintures qui frôlent sans cesse l’extrême limite au-delà de laquelle l’œuvre n’existe plus, ce qu’on a pu appeler le Hard Edge Painting, une abstraction géométrique d’une extrême radicalité.

Ci-dessous une vidéo montrant la technique picturale d'Ad Reinhardt



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