"A partir de la fin du XVe siècle, les princes d’Europe du Nord et d’Italie – les Este, à Ferrare, ou les Médicis à Florence, Ferdinand II (1522-1595) à Innsbrück ou Rodolphe II (1552-1612) à Prague, François Ier à Fontainebleau – ainsi que certains érudits humanistes et dignitaires ecclésiastiques commencent à assembler de riches collections d’objets rares et étranges qu’ils conservent dans de petites pièces de leurs palais appelées Kunst und Wunderkammern (cabinets d’art et de merveilles), studioli, ou encore cabinets de curiosités. Leur curiosité est stimulée à la fois par la redécouverte de l’Antiquité grecque et romaine, source d’inspiration pour les artistes, un intérêt nouveau pour les sciences, et les premiers grands voyages d’exploration en Afrique, en Océanie et dans les Amériques.
Au cours du XVIe siècle, ce goût pour les « curiosités » se répand parmi les amateurs éclairés dont les collections peuvent être contenues dans un seul meuble ou dans de plus vastes pièces, progressivement ouvertes à la visite et à l’étude. Ce n’est qu’au siècle suivant que ces collections apparaissent dans les tableaux, servant parfois de décor à une peinture d’histoire ou à une allégorie. Ces « cabinets de curiosités » ou « d’amateur » ayant pour cadre de luxueux intérieurs bourgeois constituent un véritable sous-genre dans la peinture flamande et néerlandaise de Francken, Brueghel ouCornélis Baellieur (1607-1671). Frans Francken II, membre le plus fameux d’une dynastie de peintres à Anvers et propriétaire d’un atelier prospère, produisit un grand nombre de ces petits tableaux.
Certains peintres de natures mortes représentent en trompe-l’œil un unique meuble cabinet renfermant ces trésors. C’est le cas de Domenico Remps, dont on sait peu de choses hormis le fait qu’il fut actif en Italie mais sans doute d’origine allemande." (Source l'Histoire par l'image)
Certains historien estime que le cabinet de curiosité est l'ancêtre du dispositif muséal.
Son aspect foisonnant, étrange et pluridisciplinaire à aussi intéressé des artistes contemporains sur le modèle parodique ou poétique, mais des collectionneur de l'étranges perpétuent cette pratique de façon tout à fait sérieuse, comme le montre cet article en lien)
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Frans Francken le jeune, Cabinet d'art et de curiosités,1636, Kunsthistorisches Museum. |
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Remps Domenico (1620-1699) Cabinet de curiosité, 1675, Huile sur toile Italie, Florence, Museo dell'Opificio delle Pietre Dure |
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Mark Dion, Exhibition view - FUTURE HISTORIES, Mark Dion and Arseny Zhilyaev, Fondation VAC, Casa dei Tre Oci / Giudecca - Zitelle, Venise till 23 August 2015 © Galerie in situ - Fabienne Leclerc, Paris |
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Annette Messager, Les restes II' (The Remains), 2000, Musée d'art contemporain Val-de-Marne, MAC / VAL, Paris |
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PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE Le cabinet de Stéphane Feuilloley a été disposé dans son entrée et réparti sur une douzaine d’étagères, toutes catégorisées. |