vendredi 14 novembre 2025

Jeu Point Bonus du 14 au 28 Novembre

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De quel musée sont issues les pièces Egyptienne antiques présentées au CAEE d'Escaldes (Réponse ici)?




mercredi 12 novembre 2025

Le Point Philo: Diderot et le retour à la nature de Rousseau

  Spécialité Arts Plastiques: Le Point Philo

Rousseau et le retour à la nature Pour Jean-Jacques Rousseau, la nature est un refuge contre la corruption de la société. Dans La Nouvelle Héloïse (1761), il écrit : « La nature a fait l’homme heureux et bon, mais la société le deprave et le rend misérable. » Cette idée inspire une nouvelle sensibilité artistique, où le paysage devient le miroir d’une émotion pure, loin des artifices urbains.

L’écho chez Joseph Vernet : La Vue de Toulon depuis le Faron Joseph Vernet, peintre des Lumières, incarne cette quête de nature idéalisée. Dans La Vue de Toulon depuis le Faron (1754), il ne se contente pas de représenter un port militaire : il sublime le paysage par une lumière dorée, une atmosphère sereine, et une composition qui invite à la contemplation. Les rochers escarpés, la mer calme et le ciel infini évoquent une nature à la fois majestueuse et apaisante, comme un appel à l’harmonie perdue que Rousseau théorise.

Lien entre philosophie et peinture Vernet, comme Rousseau, célèbre la nature comme source de vérité et de beauté. Ses paysages ne sont pas de simples décors, mais des espaces où l’homme peut retrouver sa place, entre raison et émotion.


Joseph Vernet, Vue du Port de Toulon depuis le Mont-Faron, 1756




Denis Diderot (1713–1784) : une vie au service des Lumières
Philosophe, écrivain et encyclopédiste, Denis Diderot incarne l’esprit des Lumières par son engagement pour la diffusion du savoir et la liberté de pensée. Né à Langres, il s’installe à Paris où il dirige l’Encyclopédie (1751–1772), projet monumental visant à rassembler et démocratiser les connaissances de son temps. Ses œuvres, comme Le Neveu de Rameau ou La Religieuse, mêlent philosophie, critique sociale et exploration des passions humaines. Diderot défend l’idée que l’art doit émouvoir et instruire, une conviction qui transparaît dans ses Salons, où il commente les expositions artistiques avec un regard à la fois sensible et analytique.

Une amitié féconde : Diderot et Joseph Vernet Diderot entretient une relation privilégiée avec le peintre Joseph Vernet, dont il admire la capacité à rendre la nature vivante et dramatique. Dans ses Salons, Diderot loue Vernet pour ses paysages qui « parlent à l’âme » et célèbrent la beauté sauvage du monde. Les deux hommes partagent une vision de l’art comme expérience sensorielle et morale : Vernet, par ses toiles, donne à voir ce que Diderot, par ses textes, cherche à faire ressentir. Leurs échanges illustrent la rencontre entre la pensée philosophique et la création artistique, où la nature devient le terrain commun de l’émotion et de la réflexion.



Bibliographie sélective

  • Rousseau, Jean-Jacques, La Nouvelle Héloïse (1761) et Les Rêveries du promeneur solitaire (posthume, 1782) Pour l’idée de nature comme refuge et source d’émotion.

  • Diderot, Denis, Salons (1759–1781) Analyses des expositions, dont celles de Vernet ; réflexion sur le rôle de l’art.

  • Starobinski, Jean, Jean-Jacques Rousseau : La transparence et l’obstacle (1957) Étude majeure sur la pensée de Rousseau, notamment sa relation à la nature.

  • Friedländer, Michel, Diderot, études (1991) Approche des idées esthétiques de Diderot et de son amitié avec les artistes.

  • Rosenblum, Robert, Joseph Vernet : Painter of the Sea (1978) Monographie sur Vernet, son style et son contexte intellectuel.


🎥 Compléments audiovisuels

  • « Rousseau, le rêve de la nature » (Arte, 2012) Explore l’influence de Rousseau sur la sensibilité romantique et la représentation de la nature.

  • « Diderot, l’encyclopédiste » (France 5, série Les Grands Philosophes, 2015) Présente sa vie, son œuvre, et son rôle dans le monde artistique.

  • « Les Lumières, une révolution culturelle » (Arte, 2019) Évoque les échanges entre philosophes et artistes, dont Diderot et Vernet.


dimanche 9 novembre 2025

Le Paysage: modalité d'exposition

 

Victoria Seimer, Reflected Landscapes, XXIième siècle
Source colossal
Paysage inversé (détail retourné DANS son espace)


Julia Gault, Bien que le monde se renverse, 2017
bâche imprimée, tube de cuivre, dimension variable, pièce unique
Paysage renversé 
https://juliagault.com/



TeamLab, Au dela des limites, 2018
Halle de La Villette, Paris
Paysage numérique, exposition immersive 





JR, Morro da Providência favela, Rio de Janeiro, 2008



vendredi 7 novembre 2025

Rosa Bonheur: Le Labourage Nivernais

 "Datée de 1849, cette scène décrit le premier labour, appelé sombrage, que l'on effectue au début de l'automne et qui ouvre la terre afin de l'aérer pendant l'hiver. On y voit dans une plaine joliment vallonnée et fermée par un coteau boisé, deux attelages de boeufs tirant de lourdes charrues et retournant un champ dont on aperçoit les sillons déjà éventrés.

Tout l'intérêt se concentre sur l'attelage du premier plan, sur ces boeufs du Charolais-Nivernais dont la robe claire, rousse et blanche, est mise en valeur par la lumière froide et claire qui enveloppe toute la scène. C'est d'abord une scène animalière, dont les héros sont les boeufs eux-mêmes, qui laisse peu de place à l'homme : le bouvier est bien petit sur cette toile. C'est un hymne au travail des champs dont la grandeur est d'autant plus magnifiée qu'il est aisé de l'opposer, en ces lendemains de révolution, aux turpitudes de la ville. C'est également une reconnaissance de la province, ici le Nivernais, de ses traditions agricoles et de ses paysages.
Tout ceci fit que cette oeuvre réaliste fut presque unanimement louée par la critique. L'Etat qui l'avait commandée à Rosa Bonheur en 1848 pour le musée de Lyon, préféra la conserver à Paris, au musée du Luxembourg. Elle entra ensuite au Louvre à la mort cette artiste, riche et célèbre, en France, en Angleterre, mais surtout aux Etats-Unis, avant de rejoindre les collections du musée d'Orsay." (source Musée D'Orsay)

Rosa Bonheur
Labourage nivernais
1849
huile sur toile
H. 133,0 ; L. 260,0 cm.
Achat après commande de l'Etat, 1849
© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) 



Composition

Les diagonales montre une construction rigoureuse qui laisse l'œil du spectateur se promener dans le grand format, avec de grand espaces vide (le ciel) comme lorsqu'on contemple un paysage.
Une division en quarte parties avec les deux groupes de six bœufs qui marquent un mouvement dynamique. La ligne d'horizon (en bleue) est placée  légèrement sous l'axe horizontale médian et met l'accent sur les yeux très expressifs et l'écume aux lèvres des animaux dont le réalisme à été salué par la critique de l'époque. (crédit du document M. Rochedreux)




Les lignes dynamiques et de perspectives crée un effet de mouvement. Le réalisme de la terre labourée au premier plan projette le spectateur DANS l'espace du tableau, aux vues de ses dimension. Effet qui sera repris par Gustave Courbet dans son enterrement à Ornans (1849) mais qu'on peux déjà trouver dans la Sainte Anne de Léonard De Vinci.
Tout est pensé, in fine, pour utiliser les moyens de la grande peinture d'Histoire appliqué à la peinture de genre, considéré comme mineur. (Source BNF)


Vue d'exposition avec cadre



Présenté comme document de travail de Rosa Bonheur, qui utilisait la photographie mais préconisait surtout le travail de dessin et l'étude sous forme de pochade (peinture rapide pour placer les couleur et la composition)



Une des nombreuse gravures sur le marché de l'Art à la fin du XIXième siècle qui montre le succès du tableau



A voir un extrait du documentaire Arte sur Rosa Bonheur ci-dessous





mardi 4 novembre 2025

Arts Visuels: Approches du volume

 1- Le relief

Travailler en relief sur une surface plane (Robert Rauschenberg, Julian Schnabel, Louise Nevelson, Kurt Schwitters...), créer une forme au sol avec des objets (Tony Cragg), créer un bas relief par la technique de la taille (bloc de béton cellulaire), de l'argile repoussé (Betty Woodman, Miquel Barcelo) ou du moulage d'empreinte.

Julian Schnabel, Sharon Stone, 2000



Louise Nevelson (1899-1988), Night flight #1, 1972




Tony Cragg, Palette, 1985

Donatello, Crucifixion, XVième siècle, marbre



Bas relief en béton cellulaire






2- Le modelage

Technique employé pour les matériaux souples (dits plastiques), réactifs à la chaleur ou à l'eau, qui durcissent par cuisson (argile, céramique, porcelaine) ou séchage (pâtes durcissante, plâtres, pâtes à modeler, cire). Le modelage permet aussi de faire de la création en stop-motion. 

Claire Linder



Elsa Alayse




Urs Fischer, sans titre,2011
Bourse du commerce de Paris



3- La taille

Pour les matériaux tel que le bois, la pierre, le marbre mais aussi plus tendres comme la stéatite, le béton cellulaire, la cire ou l'argile sec.


Gian Lorenzo Bernini, Apollon et Daphné, 1622–1625


Georges Baselitz, Frau ultramarin, 2004



4- Le moulage

Technique plus complexe par étapes pour réaliser des séries, en plâtre, en céramique ou en bronze.
Le moulage est une technique de reproduction d’une forme en trois dimensions. On commence par créer un moule (en plâtre, silicone, latex, etc.) à partir d’un modèle original, en y versant un matériau liquide qui durcit. Une fois le moule démoulé, on le remplit d’un matériau de coulage (résine, plâtre, métal, cire) pour obtenir une copie fidèle. Cette méthode permet de reproduire des détails fins et des textures, et est utilisée en sculpture, en design, en archéologie ou en industrie. Le choix du matériau du moule et de la pièce finale dépend de la précision, de la durabilité et du nombre d’exemplaires souhaités.

Camille Claudel. Cire perdue.
@EstelledeTalhouëtRoy



Germaine Richier, La montagne, 1955




5- Le carton, l'assemblage et les matériaux mixtes

En art, l’assemblage désigne une technique et un courant artistique qui consiste à créer une œuvre en assemblant des objets, des matériaux ou des fragments préexistants, souvent issus de la vie quotidienne ou de la récupération. Ces éléments sont combinés, collés, soudés ou fixés ensemble pour former une composition nouvelle, chargée de sens.
La technique viens à la fois du cubisme  synthétique de Braque et Picasso, des pratiques potaches et irrévérencieuses de Dada et du bouleversement du Ready-made inventé par Marcel Duchamp.
Les pistes de travail vont de ce qui fait l'oeuvre (le socle ? le musée ? la technique ? l'idée ?), au recyclage (Les nouveaux réalistes), en passant par l'immateriel (Ann Veronica Janssen) et les nouvelles technologies (James Turell, Stelarc).


Trois ready-made de Marcel Duchamp


Warren King

Niki de Saint Phalle, La Mariée (1963)
Grillage, plâtre, dentelle encollée, jouets divers peints, 226 x 200 x 100 cm
© Niki Charitable Art Foundation / Adagp, Paris
© Centre Pompidou, Mnam-Cci /Dist. Rmn-Gp



6- L'impression 3D et la sculpture assisté/augmenté

La sculpture contemporaine, boostée par l’impression 3D et la réalité augmentée, repousse les limites de la création et de l’interaction avec l’œuvre. Grâce à l’impression 3D, les artistes modèlent des formes complexes, impossibles à réaliser avec des techniques traditionnelles, en utilisant des matériaux variés (plastique, métal, céramique, voire bio-matériaux). Cette technologie permet aussi une production plus accessible, personnalisable et éphémère, questionnant la notion d’original et de copie. De son côté, la réalité augmentée superpose des couches numériques à l’espace physique, transformant la sculpture en une expérience immersive et interactive : l’œuvre peut évoluer, réagir au spectateur ou s’enrichir de contenus virtuels. Des artistes comme Refik Anadol ou Ian Cheng exploitent ces outils pour créer des installations hybrides, où le tangible et le virtuel s’entremêlent, invitant le public à repenser sa relation à l’art et à l’espace.

ORLAN, Shifting Dress Code, 2011, impression 3D, travail en volume de l'artiste autour du drapé baroque

Sean Kenney




7- Architecture, street art et Land Art

En tant que volume, la sculpture doit aussi prendre en compte son existence dans l'espace réel. Le travail In Situ ou le dialogue avec l'environnement est un questionnement essentiel de l'Art à partir des années 60.

Claes Oldenburg, The bat column, 1977



Slinkachu

Nils Udo, Feuille d'érable sycomore, 1972


8- La performance, le corps

En dernière instance, le grand sujet de la sculpture reste le corps. Il en est aussi son outil principal par le prolongement des ciseaux ou du burin. Il peux en devenir le matériaux même, allant chercher dans le théâtre et la danse, produisant des oeuvres éphémères pouvant impliqué le spectateur.




Erwin Wurm, One minute sculpture, 1997-98














dimanche 2 novembre 2025

Le Paysage, entre immensité et étendue

 « Le paysage est l'expression observable par les sens à la surface de la Terre de la combinaison entre la nature, les techniques et la culture des hommes. Il est essentiellement changeant et ne peut être appréhendé que dans sa dynamique, c'est-à-dire dans le cadre de l'Histoire qui lui restitue sa quatrième dimension. Le paysage est acte de liberté. »

Jean Robert Pitte


Jan Van EyckLa vierge du cahncelier Rolin, 1435
Huile sur toile, 66x62cm, Musée du Louvre
--> Pas un paysage réel mais une composition réaliste.
Paysage comme décors


Claude Gelé, dit Le Lorrain, Port de Mer avec l'embarquement de la reine de Saba, 1648
149,1x196,7 cm, National Gallery, Londres (UK)
--> Le paysage (un port imaginaire) prend le pas sur le sujet du tableau (un épisode de l'histoire de la reine de Saba et du roi Salomon, raconté dans la Bible et le Coran). Paysage Classique que l'on retrouve aussi chez Nicolas Poussin.
Article wikipédia sur ce tableau


Hubert Robert, Vue imaginaire de la Grande Gallerie du Louvre en ruine, 1796
Huile sur toile, Musée du Louvre
--> Paysage comme métaphore du temps. Lien avec la chute de l'Ancien Régime et la Révolution.
Mise en scène d'œuvres réelles :


Avec la pyramide de Caïus Cestius, le temple de Minerva Medica, l’obélisque d’Auguste (piazza del Popolo) et les colonnades du forum de Nerva



Théodore RousseauÉtude de rochers et d'arbres, 1829
huile sur toile, 53 x 70, musée des Beaux-Arts de Strasbourg
--> Ecole de Barbizon (foret de Fontainbleau) au coté de Corot, Millet, Daumier, Dupré.
Le paysage deviens sujet.


Wassilly Kandinsky, La vache, 1910
--> Modernité. Refus du TON LOCAL. Passage vers l'abstraction. Liberté des formes et des couleurs.
Expressivité de la peinture.


James Turell, Roden Crater, depuis 1977
Arizona
--> Le paysage deviens support (Richard Long) ou matériaux de l'œuvre (Nils Udo, Andy Glodsworthy), dans des œuvres crées IN SITU, notamment dans le Land Art




A lire:

Approche du paysage en géographie sur géoconfluence



vendredi 24 octobre 2025

Jeu point bonus du 24 Octobre au 14 Novembre

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Quel peintre est l'auteur de cette très gore tête de gorgone de 1612 visible au musée de l'histoire de l'Art de Vienne et qui ferait une déco parfaite pour votre Halloween Party ?



 

samedi 18 octobre 2025

Jeu Point bonus du 17 au 24 Octobre 2025

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Dans quelle ville européenne peut-on voir la majorité des versions du Cri d'Edvard Munch ?


Version parodique du tableau de Munch




vendredi 10 octobre 2025

Jeu point bonus du10 au 17 Octobre 2025

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Quelle procédé artistique est utilisé par Albrecht Durer dans ses gravures pour créer des nuances, des volumes et des textures (lien vers le cours des 6ème qui travaillent cette notion)  ?




dimanche 5 octobre 2025

Rosa Bonheur et son temps (Famille, amis, mécènes)


Rosa Bonheur (1822 – 1899)

Née à Bordeaux en 1822, Marie-Rosalie Bonheur, dite Rosa, s’impose dès son jeune âge comme une artiste hors du commun. Passionnée par les animaux, elle fréquente les abattoirs et les marchés pour les observer et les dessiner, chose jugée peu convenable pour une femme à l’époque. En 1849, son Labourage nivernais la révèle au grand public, puis son immense toile Le Marché aux chevaux (1853) consacre sa réputation internationale. Femme libre et indépendante, elle refuse les conventions, obtient une autorisation officielle pour porter le pantalon, et mène sa carrière dans un monde dominé par les hommes. En 1865, elle devient la première femme artiste à recevoir la Légion d’honneur, remise par l’impératrice Eugénie. Rosa Bonheur meurt en 1899 dans son château de By, à Thomery, laissant derrière elle l’image d’une pionnière à la fois moderne et intemporelle.


Rosa Bonheur peinte par Anna Klumpke, 1898
Huile sur toile, Metropolitan Museum, NYC



Raymond Bonheur (1778 – 1849)

Le père de Rosa, Raymond Bonheur, était peintre et professeur de dessin. Marqué par ses convictions saint-simoniennes*, il prônait des valeurs de progrès, d’éducation et d’émancipation, qu’il transmit à ses enfants. C’est lui qui initia Rosa et ses frères et sœurs à la pratique artistique, créant une véritable « famille d’artistes ». Même si sa propre carrière resta discrète, son influence fut décisive dans l’éveil et la formation de Rosa.

*Le Saint-simonisme est une doctrine économique et sociale, élaborée par le comte de Saint-Simon (1760-1825) et ses disciples, qui préconise l'association, l'amélioration du sort des plus nombreux, l'effacement du politique au profit de l'économie et qui est à l'origine de plusieurs tendances de la pensée moderne. Saint-Simon affirmait que les besoins d'une classe industrielle, qu'il appelait également la classe ouvrière, devaient être reconnus et satisfaits pour avoir une société efficace et une économie efficiente .

Portrait de Rosa et Auguste Bonheur par leur père Raymond Bonheur
Non daté



Les frères et sœurs Bonheur

Auguste, Isidore et Juliette suivirent la même voie que leur sœur, chacun à sa manière. Auguste se fit connaître comme peintre de paysages, tandis qu’Isidore devint un sculpteur animalier réputé, exposant régulièrement au Salon et vendant à des collectionneurs prestigieux. Juliette la plus jeune, discrète, se consacra aussi à la peinture animalière. Tous bénéficièrent de l’aura de Rosa, mais leur talent confirmait qu’il ne s’agissait pas seulement d’un hasard familial : les Bonheur formaient une véritable dynastie artistique du XIXe siècle.

Par ailleurs Juliette a épousé François Hippolyte Peyrol, éditeur d’estampes et fabricant de bronzes, qui était aussi le fils de Marguerite Picard, la seconde épouse de son père Raymond Bonheur. C'est lui qui prends en charge les bronzes et les estampes de sa demi-sœur Rosa qui lui cède ses droits intégralement. Leur fils, François Auguste-Hippolyte Peyrol (1856–1929), est devenu sculpteur et a exposé au Salon dès 1881. Il a réalisé des œuvres animales et des portraits, notamment de Rosa et Isidore Bonheur, et a collaboré avec d’autres artistes de l’époque


Auguste BonheurTroupeau de bovins dans les Higlands (1863), LondresVictoria and Albert Museum.

Isidore BONHEUR (1827-1901) Taureau marchant Epreuve en bronze par Peyrol (fondeur), signée, sur socle avec médaillon "Société Nationale d'Encouragement à l'Agriculture Prix d'Honeur 1891". Fin du XIXe siècle Haut. 28 cm; Larg. 41 cm

Juliette Bonheurbétail près d'un ruisseau, 1885



Nathalie Micas (1824 – 1889)

Nathalie Micas fut la compagne et l’alliée la plus fidèle de Rosa Bonheur. Ingénieure et inventrice, passionnée par les chevaux, elle partagea plus de quarante ans de vie avec l’artiste. Toujours présente à ses côtés, elle l’a soutenue matériellement et affectivement, veillant sur elle pour qu’elle puisse se consacrer pleinement à son art. Leur relation, bien qu’à l’époque jamais officialisée, est aujourd’hui reconnue comme un véritable partenariat amoureux et intellectuel.


Nathalie Micas and Rosa Bonheur, 1864

Nathalie Micas, basse-coure, 1889



Anna Klumpke (1856 – 1942)

Après la mort de Nathalie Micas, Rosa fit la rencontre d’Anna Klumpke, peintre américaine spécialisé dans le portrait, venue en qualité de traductrice pour un mécène américain. Malgrès l'écart d'âge important, une forte amitié épistolaire se construit au fil des années, ponctuée de visites régulière jusqu'au projet de réaliser le portrait de Rosa Bonheur. Devenue sa compagne, Anna entreprit d’écrire une biographie de Rosa, Rosa Bonheur, sa vie et son œuvre (1908), qui reste une source majeure pour connaître son parcours. Héritière de son atelier et de ses œuvres, elle contribua largement à préserver et transmettre la mémoire de l’artiste à travers le XXe siècle.

Anna Klumpke et Rosa Bonheur en 1898 dans l’atelier du château de By. (Château de Rosa Bonheur By Thomery)


Anna KlumpkeCatinou Knitting, 1887, huile sur toile, Brenau University
https://awarewomenartists.com/artiste/anna-elizabeth-klumpke/



Jean-Baptiste-Camille Corot (1796 – 1875)

Ami de Rosa, Corot est l’un des grands paysagistes du XIXe siècle. Leur amitié témoigne des échanges artistiques de l’époque, où le réalisme et l’étude de la nature étaient au cœur des débats. Corot, par son sens poétique de la lumière et du paysage, renforça chez Rosa le goût d’une observation fidèle mais sensible du monde naturel. Réaliste et Romantique, ses œuvres annonce l'impressionnisme 


Jean-Baptiste Corot, le coup de vent, 1870

Thomas Landseer (1793–1880)

Graveur et peintre britannique, connu pour ses paysages et ses scènes animales. Il fut membre de la Royal Academy et influença l’art animalier du XIXe siècle. Rosa Bonheur, célèbre pour ses représentations réalistes d’animaux, partageait avec Landseer une passion pour ce thème. Leurs œuvres, bien que stylistiquement différentes, contribuèrent à populariser l’art animalier en Europe.

Ils se sont rencontré lors du voyage de Rosa Bonheur en Ecosse, par l'intermédiaire de son marchand d'Art Ernest Gambart, et a réalisé la version gravée du marché au cheveaux. 


Hand-coloured engraving by Thomas Landseer,
after the painting 
Alexander and Diogenes by Sir Edwin Landseer c. 1850




Buffalo Bill (1846 – 1917)

Personnage inattendu dans l’entourage de Rosa Bonheur, le célèbre Colonel Cody, alias Buffalo Bill, héros du Far West et directeur d’un spectacle itinérant, visita l’artiste lors d’une tournée en France avec son spectacle présenté à Paris pour l'exposition universelle de 1889. Séduit par sa grande réputation aux USA, il vint la rencontrer en costume de cow-boy, et Rosa, amusée, réalisa son portrait, et passa du temps au milieu des natifs américains dans leur campement. Cette rencontre pittoresque témoigne de la notoriété internationale de l’artiste et de son intérêt pour les Amériques, dont elle fit de nombreux tableaux d'après une documentation précise, sans jamais pouvoir y aller à son grand regret. La plupart des œuvres de Rosa Bonheur partaient sur le marché américain et s'y trouvent toujours.

Rosa Bonheur, Colonel William F. Cody, 1889
Given in memory of William R. Coe and Mai Rogers Coe. 8.66




Les marchands, galeristes et mécènes

La carrière de Rosa Bonheur doit aussi beaucoup à ses soutiens. Parmi eux, le marchand belge Ernest Gambart, installé à Londres, qui fit connaître son œuvre en Angleterre et aux États-Unis et s'occupe de la diffusion de ses œuvres en gravure. 

Les frères Tedesco, marchands de tableaux parisiens, ont joué un rôle clé dans la gestion et la vente des œuvres de Rosa Bonheur. Ils étaient ses principaux intermédiaires artistiques, aux côtés d’Ernest Gambart, et ont contribué à sa renommée internationale en plaçant ses tableaux auprès de collectionneurs, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Rosa Bonheur leur a confié la gestion de ses capitaux et de ses affaires, comme en témoigne son testament, où elle mentionne que ses titres, rentes et valeurs sont déposés chez les frères Tedesco, qui devaient en rendre compte à sa légataire, Anna Klumpke, après sa mort. 

De nombreuses personnalités de l'Art et de la politique, comme le président de la république Sadi Carnot ou l'impératrice Eugénie ont été proche de Rosa Bonheur. La reine Victoria elle-même l’admira et l’invita au château de Windsor en 1855. Ces appuis lui ouvrirent un marché international et contribuèrent à son immense succès commercial et médiatique.

Le marchand d'Art Ernest Gambard et Rosa Bonheur


le Marché aux Chevaux
Gravure à l'eau-forte gravé par Thomas Landseer (1795-1880) d'après Rosa Bonheur
Feuille : 67,8 x 118 cm