vendredi 21 novembre 2025

Joseph Vernet, Vie et Oeuvre

 Joseph Vernet (1714-1789) s'est illustré comme peintre de marine, devenant une référence du genre en europe.

Avant Vernet, la peinture de marine est un genre pictural qui se développe doucement au XVII, principalement en Europe du Nord, avec des peintre comme Hendrick Cornelis Vroom, Willem Van de Velde, ou Lodolf Backhuysen, maître hollandais de la tempête. 


Cornelis Vroom. Paysage fluvial avec ruines romaines imaginaires (1621-31)
Huile sur bois, 29,5 × 60 cm, Frans Hals Museum, Haarlem.


Willem Van De Velde, La rafale, 1680


En Italie ou Vernet va passer une vingtaine d'année et connaître la célébrité, il faut attendre le XVIIIième siècle de Venise avec Canaletto, Belotto (Vue de Verone) et Guardi. Mais à Rome déja, les frères Bril ou Claude Gellée avaient posées quelques jalons du genre. Aux côtés de Gellée à Rome il faut citer Salvator Rosa qui influencera beaucoup le jeune Vernet à son arrivée dans la capitale Italienne.
La tradition romaine de peinture de Marine se poursuit avec avec Adrien Manglard, peintre de peu de renom qui continue la tradition des Bril et Poussin et qui sera le maître de Vernet.

Fransesco Guardi, Le Doge sur le Bucentaure, 1780


Claude Gellée, dit Le Lorrain, le débarquement de Cléopatre à Tarse, 1642


Salvator Rosa, Harbourg, 1641


Adrien Manglard, Marine, Non datée


Claude-Joseph Vernet né en Avignon (France), le 14 Aout 1714, d'Antoine Vernet, modeste peintre de chaises à porteur et décorateur et dont plusieurs des sept enfants suivront la profession paternelle.
Après l'apprentissage paternel, il continue sa formation à Aix en Provence en 1731 chez Jacques Vialy, peintre décorateur, et peut-être chez JB De La Rose, longtemps directeur de peinture à l'Arsenal de Toulon où il commence déjà à se spécialiser dans les paysages de marines.
En 1932 il est à Rome où il ne peux entrer à l'académie de France au palais Mancini, à cette époque moribonde (Subleyras), car il est simple peintre de paysage mais fréquente les artistes et entre dans l'atelier d'Adrien Manglard, ce qui sera décisif pour l'évolution de son style. En 1737 il voyage à Naples mais ces années d'apprentissage ont surement été très dur financièrement si l'on en croit ses livres de comptes.
Mais le succès et les commande viennent rapidement avec des tableaux de qualités, comme les vues de Naples, le Ponto Rotto ou le Brouillard du matin
Le 22 Novembre 1745, il épouse à 31 ans Virginia Parker, fille d'un capitaine du Pape irlandais réfugié à Rome, Marc Parker. Ils auront quatre enfants dont certains seront liés aux métiers d'Art.
C'est une période faste, tant sur le plan des ventes que de la vie culturelle. Son chef-d'oeuvre Tivoli annonce déjà le style d'Hubert Robert:

Joseph Vernet, Ponto Rotto à Rome, 1745
Musée du Louvre

Joseph Vernet, Vue du golf de Naples, 1748
Musée du Louvre-Lens


Joseph Vernet, Brouillard le matin


Louis Michel Van Loo, Portrait de Virginia Vernet Parker, 1767
Institut Calvet


Joseph Vernet, Tivoli, 1748
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris



Il obtient aussi un grand succès à cette époque avec ses scène de Naufrage. Dans sa biographie de Vernet de 1926, Florence Ingersoll-Smouse est assez critique avec ce sujet qu'il déclinera tout au long de sa vie:
" (...) avec ses naufrages on aborde la partie de son oeuvre dont la valeur artistique est la plus discutable, mais dont l'importance historique est très grande. Si tout l'Art de Vernet, et son enorme popularité au XVIII ième siècle, s'explique par le mouvement des idées du temps, et en particulier par le retour à la nature dont Rousseau allait se faire l'apôtre, ceci est surtout vrai de ses naufrages dont la portion raffinée du public raffolait. 
En effet cette partie de l'Art de Vernet constitue une des manifestation les plus significative de cette sensiblerie qui caractérise la seconde moitié du XVIII ième siècle français et anglais. Ses naufragés aux gestes convenus, ses femmes évanouies (...), ses vieillards à genoux, lui donne une place peu enviable à côté de Greuze, le peintre de la sentimentalité bourgeoise par excellence.
Il ne semble pas que cette tendance à l'affadissement soit le fait de Vernet, mais qu'elle lui fut plutôt imposé."
C'est vraisemblablement l'engouement du public et des critiques, dont Diderot qui deviendra son ami à Paris, qui l'incite à produire une grande quantité de tableaux sur ce thème, s'auto-parodiant lui-même dans les dernières années de sa vie.

Joseph Vernet, Naufrage, 1759


C'est à partir de 1751 qu'il fait plusieurs séjours en France, à Marseille notamment, pour préparer un retour contre son grès dans un pays qui ne l'attends pas spécialement ; Son beaux-père étant inquiété par l'inquisition, il doit quitter l'Italie, ainsi que sa famille.
C'est en octobre 1753 que le Marquis de Marigny, Abel Poisson, lui obtient une commande pour le Roi de France Louis XV, dit le bien-aimé, de vingt-quatre (ou douze selon les sources) vues des grands ports du Pays. Le Marquis de Marigny, frère de madame de Pompadour, remplit les fonctions de surintendant des bâtiments de 1751 à 1773. 
La commande consiste en un itinéraire précis, des vues topographiques précises et définies à l'avance sur des toiles au format arrêtées.

L'itinéraire commence à Marseille, port de commerce le plus important de la côte méditerranéenne, où il reste presque un an pour s'acquitter de sa tâche.
Il en réalise deux vues, l'une intérieur et l'autre extérieur. La seconde est interessante car on y voit le peintre, accompagné de sa famille, en train de dessiner le plus vieil habitant de Marseille, Annibal Camoux. On y trouve ce qui fera la succès de cette série de tableau au cadre bien ingrat, à savoir l'alliance de la précision topographique à la documentation presque sociologique de son époque, avec ses métiers, sa mode, ses jeux, ses loisirs, son architecture...

Joseph Vernet, l'interieur du port de Marseille, vue du pavillon de l'horloge du parc, 1754
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre

Joseph VernetEntrée du port de Marseille, 1754
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre



 Après un passage par Bandol où il peint la pêche au thon qui lui à été demandée sur l'itinéraire, il se dirige vers la ville toute proche de Toulon.
Si Bandol, grâce à l'île de Bendor, ou Hyères, ont longtemps été des concurrents possible à l'établissement d'un port militaire s'est Toulon, port de guerre depuis Charles VIII (XVième siècle), c'est avec Colbert au XVIIième siècle sous Louis XIV que la ville prends un place véritablement stratégique dans la marine militaire française, grâce à la forme de sa darse et à son grand tirant d'eau.
Sur la pêche au thon il faut souligner que Vernet, ayant un peu de liberté, s'amuse à présenter une "partie de plaisir", où la noblesse en grande tenue s'approche de la prise au filet d'une grande quantité de poisson. Si Bandol est un port de pêche reputé, le lieu de la Madrague en est en peu éloigné, puisqu'il appartient aujourd'hui, sa plage et son petit port de plaisance à la commune de Six-Four. On y voit au loin la ville de la Ciotat et son fort (qui n'existe plus), l'île verte face au parc du Mugel avec son rocher caractéristique, le bec de l'aigle et on devine toute au fond l'île Riou dans la baie de Marseille.
Ce tableau fait donc la jonction entre les ports de Toulon et Marseille.




Reproduction d'une carte de 1700


Joseph VernetLa Madrague, ou la pêche au thon dans le golf de Bandol, 1755
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre



Joseph Vernet reste à Toulon avec sa famille de 1754 à 1756, presque deux ans, pour y peindre trois vues. C'est le port qui bénéficiera du plus grand nombre de vues, attestant l'intérêt de Louis XV pour cette place militaire dont Vauban à terminé les derniers agencements stratégiques à la suite de Colbert. Un grand nombre de bâtiments militaire s'y trouvent, ainsi que les galères, alimentées par le bagne installé dans la ville en 1748.
Pour Florence Ingersoll-Smouse, la vue de la rade depuis le Mont-Faron, "adorable scène de genre", est le meilleur tableau de toute la série des ports. La bourgeoisie locale, sur la terrasse d'une bastide privée, s'y adonne aux plaisirs de l'époque (chasse, équitation, pétanque). Entre la célèbre rade militaire et le premier plan, on distingue le centre ville mais aussi les cultures spécifique qui alimente la région et le pays (orangers en pots sur les balustrade qui sert pour la fleur d'oranger, olives pour l'huile, vigne pour le vin... La petite noblesse de Toulon s'est bâtie sur la possession terrienne et l'artisanat en draperie et savonnerie).
Les deux autres vues, celles du Pont-Neuf prise à l'angle du parc d'artillerie au matin et la vue du vieux port prise du côté des magasins aux vivres au coucher du soleil, forme comme un triptyque de l'activité militaire et économique de la ville (un port militaire emploie de nombreux ouvriers civils) sur trois moments de la journée.
Dans la dernière toile du triptyque, nous somme sur le quai du parti où se prépare une expédition de douze-mille hommes vers l'île de Minorque. Au bord du quai s'entasse les sacs de farine et de céréales ainsi que les jarres d'huile, le vin est transvasé dans des tonneaux et des meules de gruyères sont roulées vers les barques qui se dirigeront ensuite vers la flotte qui suivra le vaisseau principale conduit par le lieutenant général de la Galissonnière, Le Foudroyant, possiblement le plus gros des vaisseaux au mouillage sur l'image. A droite est représenté une partie de navire spécifique à la méditerranée, nommé l'Hirondelle et construite à Toulon en 1742.
Quelques animaux seront emportés vivant mais la plupart attendent leur tour pour passer à l'abattoir sur la gauche, afin de compléter les stock de viande séchée. La scène est est observée par quatre bagnards enchainés et dirigée par Monseigneur de l'Epine, directeur des vivres (en rouge), le commissaire Carnot chargé de l'inspection (penché avec sa canne) et un officier des Compagnies Franches (en jaune). 
Il peint le port d'Antibes durant les mois passés à Toulon dans une charmante petite scène de genre.


Joseph VernetL'arsenal de Toulon dans l'angle du parc d'artillerie, 1755
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre


Joseph VernetLa ville et la rade de Toulon, 1756
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre



Joseph VernetLe port vieux  de Toulon, 1757
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre



Carte de Toulon de 1707


Joseph VernetVue du port d'Antibes, 1757
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre

Il profite d'une pause dans sa ville natale d'Avignon avant d'entamer les vues du port de Sète, dont le ciel ombrageux évoque bien son expérience négative de son séjour (il parle dans sa correspondance d'une "méchante petite ville"), puis des deux vues du port de Bordeaux où il reste près de trois ans.
Il faut préciser que si le travail topographique est rigoureux, sur la base de relevés précis et d'observation in situ, les tableaux de Vernet sont le fruit d'un travail d'atelier et qu'il prends donc beaucoup de liberté dans le décorum. L'avant scène de la vue de la rade de Toulon par exemple est entièrement fictive et la fontaine à droite n'existe absolument pas, alors qu'il existe de nombreuses fontaines, dont certaines du célèbre sculpteur local Pierre Puget. Cette information est importante à souligner dans le cadre de la thématique "augmenter, documenter le réel" en le mettant en perspective par exemple avec le travail rigoureux de Rosa Bonheur sur son approche du ton local et ses nombreuses esquisses peinte, là ou Vernet se contente de quelques dessins rapidement annotés pour le coloris.



Joseph VernetLa vue du port de Cette (Sète), 1757
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre


Joseph VernetVue d'une partie du port et de la ville de Bordeaux, 1759
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre


Joseph VernetVue d'une partie du port de Bordeaux, 1759
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre

Après Bordeaux ce sera Bayonne puis Rochefort, La Rochelle et Dieppe. Mais on constate dans les lumière que Vernet est bien un peintre de la Méditerranée et des lumière du sud. Il est épuisé par sa vie nomade qui impacte fortement sa famille (sa femme est internée pour des épisodes de démences) et les caisses de l'état sont vides, rendant difficile le paiement d'un projet qui n'a plus la même priorité qu'il y a dix an, la France s'étant séparé d'un bon nombre de bâtiments de guerre, ancien et couteux à entretenir en temps de paix. C'est la fin de la série des ports de France, dont la valeur artistique s'ajoute à celle documentaire et historique qui en font sa gloire dans le temps par rapport aux autres peinture de marine plus imaginaires, dont les gout et les modes ont effacés l'intérêt publique. 

Joseph VernetVue de Bayonne, 1761
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre


Joseph VernetVue du port de Dieppe, 1765
Huile sur toile, 1,63 x 2,63 cm Louvre


Après cette vie itinérante, Joseph Vernet se fixe à Paris. Il vit au palais du Louvre selon le bon vouloir du Roi où sont rassemblé la plupart des artistes de son époque comme Greuze (auquel il sera comparé pour son style moraliste sur la dernière période artistique), Fragonard, Boucher, Chardin ou Hubert Robert qu'il inspirera.
Avec le succès de ses œuvres aux salons et la vente prospère de ses gravures, il vit largement et profite des mondanités de la capitale, ce qui n'est pas sans effet sur son travail, ajouté à son âge grandissant (il a alors 52 ans) au fur et à mesure de ces années. Il fréquente Diderot et arrive au point culminant de sa réputation. Florence Ingersoll-Smouse évoque cette période comme une perte de contact avec la nature et la répétition de même motifs avec les mêmes pêcheurs, les mêmes baigneuses et les mêmes naufragés.
De cette époque nous avons plusieurs portraits intéressants du peintre.

Charles Nicolas II Cochin et Jacques-Phillipe Le Bas, La ville et la rade de Toulon d'après Joseph Vernet, 1762 gravure Musée d'Art et d'Histoire de Genève



Alexandre Roslin, Portrait de Joseph Vernet, 1767


Louis-Michel Van Loo, Portrait de Joseph Vernet, 1768

Jeu point bonus du 21 au 28 Novembre

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Quel est le nom d'artiste de Sara Bagot, artiste qui est intervenue ce mois-ci au LCF ?




dimanche 16 novembre 2025

Sequence 2 terminale: Le Corps - repère artistique et culturel

 

Edouard Manet, Olympia, 1863
Huile sur toile, Musée d'Orsay, Paris
--> Invention de la modernité. Nu réaliste, refus de l'idéalisation et de la perfection des proportions de le Renaissance et de l'antiquité.


Henri Matisse, Ensemble des quatre "Nu de dos", 1909-1956
tirages en bronze postum d'après des plâtres
--> redécouverte des arts premiers qui à une grande influence sur les avant-gardes du début du XXième siècle.


Portrait d'André Breton dans son appartement du 42 rue Fontaine, Paris, en juin 1955. 
Photo © Sabine Weiss



Vue de l’exposition Alberto Giacometti à la 31e Biennale de Venise, 1962.
Photo : Bo Boustedt Archives de la Fondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti + ADAGP) 2020
--> Le dépouillement, la recherche de l'essentialité


Julio GonzálezDon Quichotte (Don Quijote), 1929-1930
Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía
--> un dessin dans l'espace. Après l'affinage de son style formel au coté de Picasso il commence à travailler à partir de pièce trouvée chez les ferrailleurs, annonçant la sculpture moderne


Antony Gormley, exposure, sculpture, 2010
travail in situ, Pays-Bas
--> a partir de moulage de son propre corps qu'il utilise comme modèle il question des relation du corps avec l'espace. Certaines sculpture confine à l'abstraction.
https://www.antonygormley.com/



Lucian Freud, la mère du peintre, 1975
Huile sur toile, collection privée
--> Le corps, la chair, sa masse, sa presence et le poid du temps. Pose très longue de plusieurs jours, tablaux travaillé parfois plusieurs années



Francis Bacon, Autoportrait, 1971
Huile sur toile, Centre Pompidou, Paris
--> Le corps disloqué devenu chair. Une peinture expressionniste qui relis les oeuvres du passé, notament religieuses. 


Pablo PIcasso, Les demoiselles d'Avignon, 1907
Huile sur toile, MOMA New-York
--> Invention du cubisme, révolution des avant-gardes

Willem De Kooning, Woman I, 1950
Huile et peinture metallique sur toile, MOMA New-York
--> rejet des canons de beauté et de vraisemblance de la figuration au profit de l'expression et du geste pictural. Annonce l'expressionnisme abstrait de Pollock 


Duane Hanson, Voyageur, 1988
Matériaux mixtes
--> Hyperréalisme, miroir tendu au spectateur, critique de l'époque


Ron Mueck, Une fille, 2006
acrylique sur fibre de verre et résine de polyester, 110,5 x 134,5 x 501 cm
https://ropac.net/artists/63-ron-mueck/
--> Corps monstrueux par le changement d'échelle, sentiment de malaise du spectateur 


Sous le terme d’abattis, Rodin désigne ces « morceaux » de corps – bras, têtes, jambes, mains et pieds – de toutes dimensions, modelés en terre avant d’être moulés et tirés en plâtre. Il se constitue ainsi un répertoire de formes dans lequel il puise à volonté pour compléter ses figures fragmentaires, sans aucun souci de vraisemblance, ou réaliser des groupes et assemblages très libres.

Cette manière de travailler permet de plonger au cœur du processus de création de Rodin qui, tel un démiurge, compose, décompose et recompose sans cesse. Il y a là quelque chose de très moderne dans cette façon d’appréhender la création à partir d’éléments préexistants, exécutés en série, de manière à favoriser le geste rapide et spontané de l’artiste, réduisant, si l’on peut dire, le temps d’exécution entre la pensée et l’acte créateur. Les petits bras illustrés ici donnent également une idée de la richesse des attitudes – bras tendus, coudés, main fermée, ouverte, poignet cassé – et de l’immense créativité de Rodin, qui part toujours de la réalité pour donner vie à ses créations. (Source musée Rodin)



John Coplans, Autoportrait (mains appuyées sur les genoux), 1985
photographie argentique 
--> le Corps monumentale, le detail, la partie pour le tout



David Hockney

vendredi 14 novembre 2025

Jeu Point Bonus du 14 au 21 Novembre

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De quel musée sont issues les pièces Egyptienne antiques présentées au CAEE d'Escaldes (Réponse ici)?




mercredi 12 novembre 2025

Le Point Philo: Diderot et le retour à la nature de Rousseau

  Spécialité Arts Plastiques: Le Point Philo

Rousseau et le retour à la nature Pour Jean-Jacques Rousseau, la nature est un refuge contre la corruption de la société. Dans La Nouvelle Héloïse (1761), il écrit : « La nature a fait l’homme heureux et bon, mais la société le deprave et le rend misérable. » Cette idée inspire une nouvelle sensibilité artistique, où le paysage devient le miroir d’une émotion pure, loin des artifices urbains.

L’écho chez Joseph Vernet : La Vue de Toulon depuis le Faron Joseph Vernet, peintre des Lumières, incarne cette quête de nature idéalisée. Dans La Vue de Toulon depuis le Faron (1754), il ne se contente pas de représenter un port militaire : il sublime le paysage par une lumière dorée, une atmosphère sereine, et une composition qui invite à la contemplation. Les rochers escarpés, la mer calme et le ciel infini évoquent une nature à la fois majestueuse et apaisante, comme un appel à l’harmonie perdue que Rousseau théorise.

Lien entre philosophie et peinture Vernet, comme Rousseau, célèbre la nature comme source de vérité et de beauté. Ses paysages ne sont pas de simples décors, mais des espaces où l’homme peut retrouver sa place, entre raison et émotion.


Joseph Vernet, Vue du Port de Toulon depuis le Mont-Faron, 1756




Denis Diderot (1713–1784) : une vie au service des Lumières
Philosophe, écrivain et encyclopédiste, Denis Diderot incarne l’esprit des Lumières par son engagement pour la diffusion du savoir et la liberté de pensée. Né à Langres, il s’installe à Paris où il dirige l’Encyclopédie (1751–1772), projet monumental visant à rassembler et démocratiser les connaissances de son temps. Ses œuvres, comme Le Neveu de Rameau ou La Religieuse, mêlent philosophie, critique sociale et exploration des passions humaines. Diderot défend l’idée que l’art doit émouvoir et instruire, une conviction qui transparaît dans ses Salons, où il commente les expositions artistiques avec un regard à la fois sensible et analytique.

Une amitié féconde : Diderot et Joseph Vernet Diderot entretient une relation privilégiée avec le peintre Joseph Vernet, dont il admire la capacité à rendre la nature vivante et dramatique. Dans ses Salons, Diderot loue Vernet pour ses paysages qui « parlent à l’âme » et célèbrent la beauté sauvage du monde. Les deux hommes partagent une vision de l’art comme expérience sensorielle et morale : Vernet, par ses toiles, donne à voir ce que Diderot, par ses textes, cherche à faire ressentir. Leurs échanges illustrent la rencontre entre la pensée philosophique et la création artistique, où la nature devient le terrain commun de l’émotion et de la réflexion.



Bibliographie sélective

  • Rousseau, Jean-Jacques, La Nouvelle Héloïse (1761) et Les Rêveries du promeneur solitaire (posthume, 1782) Pour l’idée de nature comme refuge et source d’émotion.

  • Diderot, Denis, Salons (1759–1781) Analyses des expositions, dont celles de Vernet ; réflexion sur le rôle de l’art.

  • Starobinski, Jean, Jean-Jacques Rousseau : La transparence et l’obstacle (1957) Étude majeure sur la pensée de Rousseau, notamment sa relation à la nature.

  • Friedländer, Michel, Diderot, études (1991) Approche des idées esthétiques de Diderot et de son amitié avec les artistes.

  • Rosenblum, Robert, Joseph Vernet : Painter of the Sea (1978) Monographie sur Vernet, son style et son contexte intellectuel.


🎥 Compléments audiovisuels

  • « Rousseau, le rêve de la nature » (Arte, 2012) Explore l’influence de Rousseau sur la sensibilité romantique et la représentation de la nature.

  • « Diderot, l’encyclopédiste » (France 5, série Les Grands Philosophes, 2015) Présente sa vie, son œuvre, et son rôle dans le monde artistique.

  • « Les Lumières, une révolution culturelle » (Arte, 2019) Évoque les échanges entre philosophes et artistes, dont Diderot et Vernet.


dimanche 9 novembre 2025

Le Paysage: modalité d'exposition

 

Victoria Seimer, Reflected Landscapes, XXIième siècle
Source colossal
Paysage inversé (détail retourné DANS son espace)


Julia Gault, Bien que le monde se renverse, 2017
bâche imprimée, tube de cuivre, dimension variable, pièce unique
Paysage renversé 
https://juliagault.com/



TeamLab, Au dela des limites, 2018
Halle de La Villette, Paris
Paysage numérique, exposition immersive 





JR, Morro da Providência favela, Rio de Janeiro, 2008