mercredi 11 janvier 2017

L'oeuvre de la semaine: La chute

Cours sur la chute et le saut, fortement inspiré inspiré par l'excellent article sur la chute des coprs et des objets dans l'Art, de mon confrère du blog ArtPlastok dont je conseil la lecture:
https://artplastoc.blogspot.com/2015/09/402-la-chute-des-corps-et-des-objets_30.html

Le plus célèbre saut de l'histoire de l'Art est surement celui d'Yves Klein.
Ce photomontage exprime son intérêt pour l'espace, l’apesanteur et le vide, que l'on retrouve dans ses peintures et ses installations.
Ce qui est intéressant c'est que cette photographie n'a pas été exposé mais diffusé dans un journal d'un jour crée par l’artiste et vendu en kiosque. Il y a ici un bel exemple de réflexion sur la présentation et la diffusion de l'oeuvre d'Art.

Yves Klein, le saut dans le vide, 1960

Les deux images du photomontage

Dimanche, journal d'un jour

Dans le tableau de Brueghel, la chute d'Icare, la noyade du fils de Dédale est un détail du tableau, en bas à droit, une sorte d'anecdote. Ce choix plastique relève plusieurs interprétations:
"Pierre Francastel développe une théorie qui a le mérite de situer le peintre dans le contexte historique de son pays. Icare incarne aussi le courage, l'aventure positive de ceux qui osent. Prisonnier de Minos, il a la volonté de s'enfuir et l'audace d'essayer. C'est l'ingéniosité de son père, Dédale, qui lui en fournit le moyen. Son seul « défaut » est de succomber à la griserie de la réussite. Il est jeune encore. Dédale reste le forgeron, l'artiste et le créateur génial. Au xvie siècle, le mythe trouve un écho dans ce pays sous domination étrangère : c'est l'appel de la liberté et le rêve d'évasion… La vie continue, oui mais les questions restent posées : toute tentative libératrice est-elle voué à l'échec ? N'y a-t-il plus place pour le rêve ? L'indifférence n'est-elle pas l'écueil le plus dangereux pour l'aventure humaine et le progrès ?" (wikipedia)

Brueghel l'ancien, la chute d'Icare, 1558, huile sur toile
 Dans ses dessins hyperréaliste au crayon met en scène des corps suspendu dans leurs chute. Le caractère d’étrangeté des images tiens dans l'absence d'ombre et d'espace, laissant les corps flottant, comme dans les œuvres de Bill Viola.
Le graphisme, les vêtements et les postures sont inspiré par l'univers du cinéma policier et ont un caractère dramatique.




Dans le cinéma le thème de la chute est récurent, soit du coté du gag burlesque comme chez Buster Keaton ou Bip-Bip et Coyote, soit comme ressort dramatique dans les films d'actions et de catastrophes.






Dans la bande-dessinée d'humour la chute des personnages est un Running gag familier comme ici chez Hergé dans la série Tintin.





Chez Bill Viola de nombreux personnages tombent, plongent ou descendent sans fin dans l'eau.
"La figure du corps en suspens, récurrente dans le travail de Bill Viola, n’est pas sans évoquer le saut de l’ange, ou bien sa chute… Images gravées dans nos mémoires de ces indigènes plongeant du haut de vertigineuses falaises pour prouver leur témérité ; images plus proches d’une époque où la quête des limites joue avec le risque et l’événementiel médiatisé : “best jumpers” accrochés au ciel, descente en apnée nommée “no limit” au fond des océans, chute libre et figures aériennes défiant la pesanteur… S’y mêlent, indubitablement, les sauts agonisants des protagonistes du 11 septembre se défenestrant et plongeant dans le vide… Quels seront les anges du Nouveau Millénaire ? semble nous demander Bill Viola. Les dieux du stade ou ceux des médias, ou encore l’ombre anonyme de chacun de nous starifié par la télévision ? Qu’ils soient figures de l’ascension ou de la chute, les corps en suspens de Bill Viola questionnent la figure humaine depuis le début des années 1980, interrogeant notre “corpus” de spectateur, nos incertitudes d’homme, l’espace-temps dans lequel nous nous mouvons et par là même le social qui nous conditionne. Viola jette le trouble dans la trop facile lisibilité des choses, du temps et de l’espace, en se heurtant à la logique rationaliste, au langage structuré, nous renvoyant en pleine face, souvent, nos penchants égotiques et narcissiques. Il nous propose, à travers l’espace, le flux de l’image et du son, et la distorsion du temps, d’interpeller notre mémoire et notre corps, à la limite du vertige." (Des corps en suspens: images, espaces, temps chez Bill Viola, Fredeique Seyral)

Bill Viola, Stations, 1994
Une explications de l'oeuvre ici





L'image de la chute est souvent lié à la mort, l'accident, le suicide. C'est la cas dans le sérigraphies d'images de presse à scandale d'Andy Warhol ou dans les peintures du réfugie politique Velickovic.

Andy Warhol, a woman sucide

Velickovic, trois état d'un saut

Velickovic, poursuite ou la chute

Dans la photographie contemporaine la chute suspend le temsp et le mouvement.
Dans les images de Sharbakka Keny, les accidents domestiques  nous font à la fois mal et rire et ainsi questionne notre rapport à l'image et à l'autre.
Denis Darzacq crée des images plus poétique et énigmatique en figeant les gestes de danseurs Hip-Hop.
Sharbakka Keny, stairs (série photographique)







Denis Darzacq, la chute (série photographique)

Citons pour terminer la sculpture notebook d'Oldenburg ou un cahier de note s'envole et se déchire au gré du vent...



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