Travailler en relief sur une surface plane (Robert Rauschenberg, Julian Schnabel, Louise Nevelson, Kurt Schwitters...), créer une forme au sol avec des objets (Tony Cragg), créer un bas relief par la technique de la taille (bloc de béton cellulaire), de l'argile repoussé (Betty Woodman, Miquel Barcelo) ou du moulage d'empreinte.
Julian Schnabel, Sharon Stone, 2000
Louise Nevelson (1899-1988), Night flight #1, 1972
Tony Cragg, Palette, 1985
Donatello, Crucifixion, XVième siècle, marbre
Bas relief en béton cellulaire
2- Le modelage
Technique employé pour les matériaux souples (dits plastiques), réactifs à la chaleur ou à l'eau, qui durcissent par cuisson (argile, céramique, porcelaine) ou séchage (pâtes durcissante, plâtres, pâtes à modeler, cire). Le modelage permet aussi de faire de la création en stop-motion.
Elsa Alayse
3- La taille
Pour les matériaux tel que le bois, la pierre, le marbre mais aussi plus tendres comme la stéatite, le béton cellulaire, la cire ou l'argile sec.
Gian Lorenzo Bernini, Apollon et Daphné, 1622–1625
Georges Baselitz, Frau ultramarin, 2004
4- Le moulage
Technique plus complexe par étapes pour réaliser des séries, en plâtre, en céramique ou en bronze.
Le moulage est une technique de reproduction d’une forme en trois dimensions. On commence par créer un moule (en plâtre, silicone, latex, etc.) à partir d’un modèle original, en y versant un matériau liquide qui durcit. Une fois le moule démoulé, on le remplit d’un matériau de coulage (résine, plâtre, métal, cire) pour obtenir une copie fidèle. Cette méthode permet de reproduire des détails fins et des textures, et est utilisée en sculpture, en design, en archéologie ou en industrie. Le choix du matériau du moule et de la pièce finale dépend de la précision, de la durabilité et du nombre d’exemplaires souhaités.
5- Le carton, l'assemblage et les matériaux mixtes
En art, l’assemblage désigne une technique et un courant artistique qui consiste à créer une œuvre en assemblant des objets, des matériaux ou des fragments préexistants, souvent issus de la vie quotidienne ou de la récupération. Ces éléments sont combinés, collés, soudés ou fixés ensemble pour former une composition nouvelle, chargée de sens.
La technique viens à la fois du cubisme synthétique de Braque et Picasso, des pratiques potaches et irrévérencieuses de Dada et du bouleversement du Ready-made inventé par Marcel Duchamp.
Les pistes de travail vont de ce qui fait l'oeuvre (le socle ? le musée ? la technique ? l'idée ?), au recyclage (Les nouveaux réalistes), en passant par l'immateriel (Ann Veronica Janssen) et les nouvelles technologies (James Turell, Stelarc).
6- L'impression 3D et la sculpture assisté/augmenté
La sculpture contemporaine, boostée par l’impression 3D et la réalité augmentée, repousse les limites de la création et de l’interaction avec l’œuvre. Grâce à l’impression 3D, les artistes modèlent des formes complexes, impossibles à réaliser avec des techniques traditionnelles, en utilisant des matériaux variés (plastique, métal, céramique, voire bio-matériaux). Cette technologie permet aussi une production plus accessible, personnalisable et éphémère, questionnant la notion d’original et de copie. De son côté, la réalité augmentée superpose des couches numériques à l’espace physique, transformant la sculpture en une expérience immersive et interactive : l’œuvre peut évoluer, réagir au spectateur ou s’enrichir de contenus virtuels. Des artistes comme Refik Anadol ou Ian Cheng exploitent ces outils pour créer des installations hybrides, où le tangible et le virtuel s’entremêlent, invitant le public à repenser sa relation à l’art et à l’espace.
ORLAN,Shifting Dress Code, 2011, impression 3D, travail en volume de l'artiste autour du drapé baroque
7- Architecture, street art et Land Art
En tant que volume, la sculpture doit aussi prendre en compte son existence dans l'espace réel. Le travail In Situ ou le dialogue avec l'environnement est un questionnement essentiel de l'Art à partir des années 60.
Claes Oldenburg, The bat column, 1977
Slinkachu
Nils Udo, Feuille d'érable sycomore, 1972
8- La performance
En dernière instance, le grand sujet de la sculpture reste le corps. Il en est aussi son outil principal par le prolongement des ciseaux ou du burin. Il peux en devenir le matériaux même, allant chercher dans le théâtre et la danse, produisant des oeuvres éphémères pouvant impliqué le spectateur.
« Le paysage est l'expression observable par les sens à la surface de la Terre de la combinaison entre la nature, les techniques et la culture des hommes. Il est essentiellement changeant et ne peut être appréhendé que dans sa dynamique, c'est-à-dire dans le cadre de l'Histoire qui lui restitue sa quatrième dimension. Le paysage est acte de liberté. »
Jean Robert Pitte
Jan Van Eyck, La vierge du cahncelier Rolin, 1435 Huile sur toile, 66x62cm, Musée du Louvre --> Pas un paysage réel mais une composition réaliste. Paysage comme décors
Claude Gelé, dit Le Lorrain, Port de Mer avec l'embarquement de la reine de Saba, 1648 149,1x196,7 cm, National Gallery, Londres (UK) --> Le paysage (un port imaginaire) prend le pas sur le sujet du tableau (un épisode de l'histoire de la reine de Saba et du roi Salomon, raconté dans la Bible et le Coran). Paysage Classique que l'on retrouve aussi chez Nicolas Poussin. Article wikipédia sur ce tableau
Hubert Robert, Vue imaginaire de la Grande Gallerie du Louvre en ruine, 1796 Huile sur toile, Musée du Louvre --> Paysage comme métaphore du temps. Lien avec la chute de l'Ancien Régime et la Révolution. Mise en scène d'œuvres réelles :
Avec la pyramide de Caïus Cestius, le temple de Minerva Medica, l’obélisque d’Auguste (piazza del Popolo) et les colonnades du forum de Nerva
Théodore Rousseau, Étude de rochers et d'arbres, 1829 huile sur toile, 53 x 70, musée des Beaux-Arts de Strasbourg --> Ecole de Barbizon (foret de Fontainbleau) au coté de Corot, Millet, Daumier, Dupré. Le paysage deviens sujet.
Wassilly Kandinsky, La vache, 1910 --> Modernité. Refus du TON LOCAL. Passage vers l'abstraction. Liberté des formes et des couleurs. Expressivité de la peinture.
James Turell, Roden Crater, depuis 1977 Arizona --> Le paysage deviens support (Richard Long) ou matériaux de l'œuvre (Nils Udo, Andy Glodsworthy), dans des œuvres crées IN SITU, notamment dans le Land Art
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Quel peintre est l'auteur de cette très gore tête de gorgone de 1612 visible au musée de l'histoire de l'Art de Vienne et qui ferait une déco parfaite pour votre Halloween Party ?
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Dans quelle ville européenne peut-on voir la majorité des versions du Cri d'Edvard Munch ?
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Née à Bordeaux en 1822, Marie-Rosalie Bonheur, dite Rosa, s’impose dès son jeune âge comme une artiste hors du commun. Passionnée par les animaux, elle fréquente les abattoirs et les marchés pour les observer et les dessiner, chose jugée peu convenable pour une femme à l’époque. En 1849, son Labourage nivernais la révèle au grand public, puis son immense toile Le Marché aux chevaux (1853) consacre sa réputation internationale. Femme libre et indépendante, elle refuse les conventions, obtient une autorisation officielle pour porter le pantalon, et mène sa carrière dans un monde dominé par les hommes. En 1865, elle devient la première femme artiste à recevoir la Légion d’honneur, remise par l’impératrice Eugénie. Rosa Bonheur meurt en 1899 dans son château de By, à Thomery, laissant derrière elle l’image d’une pionnière à la fois moderne et intemporelle.
Rosa Bonheur peinte par Anna Klumpke, 1898 Huile sur toile, Metropolitan Museum, NYC
Raymond Bonheur (1778 – 1849)
Le père de Rosa, Raymond Bonheur, était peintre et professeur de dessin. Marqué par ses convictions saint-simoniennes*, il prônait des valeurs de progrès, d’éducation et d’émancipation, qu’il transmit à ses enfants. C’est lui qui initia Rosa et ses frères et sœurs à la pratique artistique, créant une véritable « famille d’artistes ». Même si sa propre carrière resta discrète, son influence fut décisive dans l’éveil et la formation de Rosa.
*Le Saint-simonisme est une doctrine économique et sociale, élaborée par le comte de Saint-Simon (1760-1825) et ses disciples, qui préconise l'association, l'amélioration du sort des plus nombreux, l'effacement du politique au profit de l'économie et qui est à l'origine de plusieurs tendances de la pensée moderne. Saint-Simon affirmait que les besoins d'une classe industrielle, qu'il appelait également la classe ouvrière, devaient être reconnus et satisfaits pour avoir une société efficace et une économie efficiente .
Portrait de Rosa et Auguste Bonheur par leur père Raymond Bonheur Non daté
Les frères et sœurs Bonheur
Auguste, Isidore et Juliette suivirent la même voie que leur sœur, chacun à sa manière. Auguste se fit connaître comme peintre de paysages, tandis qu’Isidore devint un sculpteur animalier réputé, exposant régulièrement au Salon et vendant à des collectionneurs prestigieux. Juliette la plus jeune, discrète, se consacra aussi à la peinture animalière. Tous bénéficièrent de l’aura de Rosa, mais leur talent confirmait qu’il ne s’agissait pas seulement d’un hasard familial : les Bonheur formaient une véritable dynastie artistique du XIXe siècle.
Par ailleurs Juliette a épousé François Hippolyte Peyrol, éditeur d’estampes et fabricant de bronzes, qui était aussi le fils de Marguerite Picard, la seconde épouse de son père Raymond Bonheur. C'est lui qui prends en charge les bronzes et les estampes de sa demi-sœur Rosa qui lui cède ses droits intégralement. Leur fils, François Auguste-Hippolyte Peyrol (1856–1929), est devenu sculpteur et a exposé au Salon dès 1881. Il a réalisé des œuvres animales et des portraits, notamment de Rosa et Isidore Bonheur, et a collaboré avec d’autres artistes de l’époque
Isidore BONHEUR (1827-1901) Taureau marchant Epreuve en bronze par Peyrol (fondeur), signée, sur socle avec médaillon "Société Nationale d'Encouragement à l'Agriculture Prix d'Honeur 1891". Fin du XIXe siècle Haut. 28 cm; Larg. 41 cm
Juliette Bonheur, bétail près d'un ruisseau, 1885
Nathalie Micas (1824 – 1889)
Nathalie Micas fut la compagne et l’alliée la plus fidèle de Rosa Bonheur. Ingénieure et inventrice, passionnée par les chevaux, elle partagea plus de quarante ans de vie avec l’artiste. Toujours présente à ses côtés, elle l’a soutenue matériellement et affectivement, veillant sur elle pour qu’elle puisse se consacrer pleinement à son art. Leur relation, bien qu’à l’époque jamais officialisée, est aujourd’hui reconnue comme un véritable partenariat amoureux et intellectuel.
Nathalie Micas and Rosa Bonheur, 1864
Nathalie Micas, basse-coure, 1889
Anna Klumpke (1856 – 1942)
Après la mort de Nathalie Micas, Rosa fit la rencontre d’Anna Klumpke, peintre américaine spécialisé dans le portrait, venue en qualité de traductrice pour un mécène américain. Malgrès l'écart d'âge important, une forte amitié épistolaire se construit au fil des années, ponctuée de visites régulière jusqu'au projet de réaliser le portrait de Rosa Bonheur. Devenue sa compagne, Anna entreprit d’écrire une biographie de Rosa, Rosa Bonheur, sa vie et son œuvre (1908), qui reste une source majeure pour connaître son parcours. Héritière de son atelier et de ses œuvres, elle contribua largement à préserver et transmettre la mémoire de l’artiste à travers le XXe siècle.
Anna Klumpke et Rosa Bonheur en 1898 dans l’atelier du château de By. (Château de Rosa Bonheur By Thomery)
Ami de Rosa, Corot est l’un des grands paysagistes du XIXe siècle. Leur amitié témoigne des échanges artistiques de l’époque, où le réalisme et l’étude de la nature étaient au cœur des débats. Corot, par son sens poétique de la lumière et du paysage, renforça chez Rosa le goût d’une observation fidèle mais sensible du monde naturel. Réaliste et Romantique, ses œuvres annonce l'impressionnisme
Jean-Baptiste Corot, le coup de vent, 1870
Thomas Landseer (1793–1880)
Graveur et peintre britannique, connu pour ses paysages et ses scènes animales. Il fut membre de la Royal Academy et influença l’art animalier du XIXe siècle. Rosa Bonheur, célèbre pour ses représentations réalistes d’animaux, partageait avec Landseer une passion pour ce thème. Leurs œuvres, bien que stylistiquement différentes, contribuèrent à populariser l’art animalier en Europe.
Ils se sont rencontré lors du voyage de Rosa Bonheur en Ecosse, par l'intermédiaire de son marchand d'Art Ernest Gambart, et a réalisé la version gravée du marché au cheveaux.
Personnage inattendu dans l’entourage de Rosa Bonheur, le célèbre Colonel Cody, alias Buffalo Bill, héros du Far West et directeur d’un spectacle itinérant, visita l’artiste lors d’une tournée en France avec son spectacle présenté à Paris pour l'exposition universelle de 1889. Séduit par sa grande réputation aux USA, il vint la rencontrer en costume de cow-boy, et Rosa, amusée, réalisa son portrait, et passa du temps au milieu des natifs américains dans leur campement. Cette rencontre pittoresque témoigne de la notoriété internationale de l’artiste et de son intérêt pour les Amériques, dont elle fit de nombreux tableaux d'après une documentation précise, sans jamais pouvoir y aller à son grand regret. La plupart des œuvres de Rosa Bonheur partaient sur le marché américain et s'y trouvent toujours.
Rosa Bonheur, Colonel William F. Cody, 1889 Given in memory of William R. Coe and Mai Rogers Coe. 8.66
Les marchands, galeristes et mécènes
La carrière de Rosa Bonheur doit aussi beaucoup à ses soutiens. Parmi eux, le marchand belge Ernest Gambart, installé à Londres, qui fit connaître son œuvre en Angleterre et aux États-Unis et s'occupe de la diffusion de ses œuvres en gravure.
Les frères Tedesco, marchands de tableaux parisiens, ont joué un rôle clé dans la gestion et la vente des œuvres de Rosa Bonheur. Ils étaient ses principaux intermédiaires artistiques, aux côtés d’Ernest Gambart, et ont contribué à sa renommée internationale en plaçant ses tableaux auprès de collectionneurs, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Rosa Bonheur leur a confié la gestion de ses capitaux et de ses affaires, comme en témoigne son testament, où elle mentionne que ses titres, rentes et valeurs sont déposés chez les frères Tedesco, qui devaient en rendre compte à sa légataire, Anna Klumpke, après sa mort.
De nombreuses personnalités de l'Art et de la politique, comme le président de la république Sadi Carnot ou l'impératrice Eugénie ont été proche de Rosa Bonheur. La reine Victoria elle-même l’admira et l’invita au château de Windsor en 1855. Ces appuis lui ouvrirent un marché international et contribuèrent à son immense succès commercial et médiatique.
Le marchand d'Art Ernest Gambard et Rosa Bonheur
le Marché aux Chevaux Gravure à l'eau-forte gravé par Thomas Landseer (1795-1880) d'après Rosa Bonheur Feuille : 67,8 x 118 cm
Claude Monet, les Nymphéas, 1910 Musée de l'orangerie, Paris Les Nymphéas est une série d'environ 250 peintures à l'huile impressionnistes élaborées par le peintre français Claude Monet pendant les 31 dernières années de sa vie. Ces peintures représentent le jardin de fleurs, et plus particulièrement le bassin de nénuphars, de la maison du peintre à Giverny.
Les Nymphéas (Detail) On voit la touche nerveuse et la gestuelle du peintre
Joan Mitchell, Salut Tom, 1978, Huile sur toile, L'ensemble des quatre panneaux mesure environ 279,4 × 792,48 cm (110 × 312 pouces) National Gallery Washington DC
Yves Klein,ANT 104, Anthropométrie sans titre,1960
Pigments pur et résine synthétique sur papier (marouflé sur toile) 278 x 410 cm