samedi 28 novembre 2015

Actualités des Arts Plastiques

Quelques nouveautés artistiques sélectionnées sur les sites 123 inspiration 

Les peintures cosmiques inspirées de textures de marbres de Emma Lindström






Un chat illustré dans différents style de cartoon par Miyuli



La série photo un jour dans le vie de Dark Vador par Pawel Kadysz








Les dessins en anamorphoses et effet 3D de Stefan Pabst






vendredi 27 novembre 2015

Jeu point bonus

Si vous trouvez la réponse à cette énigme avant vendredi prochain, vous gagnez un point bonus sur le prochain travail.
Laissez votre réponse en commentaire de ce poste avec votre prénom, la premier lettre de votre nom et votre classe (exemplePablo P. 6H).Tous les commentaires et la réponse seront publiés vendredi prochain.

Des quelle oeuvre littéraire est inspiré la comédie musicale West Side Story ?


La parodie

Quelques travaux de 3ème sur la parodie







Marcel Duchamp et le dispositif de présentation


« L'œuvre de Marcel Duchamp (1887-1968) bouleverse radicalement l'art du 20e siècle. Avec l'invention, dans les années dix, du ready-made - une pièce que l'artiste trouve « already-made », c'est-à-dire déjà toute faite et qu'il sélectionne pour sa neutralité esthétique -, il ouvre la voie aux démarches avant-gardistes les plus extrémistes.
Tous les mouvements qui utilisent des objets de la vie courante, pour surprendre comme le Surréalisme, pour évoquer, critiquer, voire poétiser la société de consommation comme le Pop art et le Nouveau réalisme, ou pour réconcilier l'art et la vie comme Fluxus, lui sont redevables d'avoir transgressé les coutumes académiques. Après Duchamp, le carcan des médiums traditionnellement employés éclate et il devient possible d'utiliser n'importe quel objet, avec ou sans transformation.

Man Ray, portrait de Marcel Duchamp, 1920
Le 20e siècle lui doit donc l'initiative du renouvellement des matériaux utilisés dans l'art, mais aussi un goût pour des questions complexes d'esthétique qui aboutiront dans les années 70 à l'Art conceptuel. Duchamp est l'artiste moderne qui a le plus directement interrogé la notion d'art - « quand il y a art » et ce qui « suffit à faire de l'art ». Il s'inscrit dans la lignée des artistes « intellectuels », comme Léonard de Vinci, et annonce les problématiques de Joseph Kosuth. » (Dossier du centre Pompidou)


Lorsqu'on regarde le corpus d’œuvres laissé par Marcel Duchamp, on s’aperçoit qu'il n'a pas vraiment cherché à donner une nouvelle représentation du monde, comme ont pu le faire les cubistes ou les futuristes, mais plutôt à réfléchir au moyen de présenter une pensée ou une idée. Cette réflexion l’amènera à expérimenter tant dans le domaine des matériaux de l'oeuvre, qu’a son exposition ou sa diffusion.

Fontaine, 3e réplique, réalisée sous la direction de l'artiste en 1964 par la galerie Schwarz.
« Fontaine (en anglais : Fountain) est un ready-made consistant en un urinoir en porcelaine renversé signé « R. Mutt » et daté 1917. L'œuvre fut refusée lors de la première exposition de la Société des artistes indépendants de New York en 1917 avant de disparaître. Seules des répliques certifiées par Duchamp dans les années 1960 sont aujourd'hui exposées dans les musées. Fontaine passe pour l'œuvre la plus controversée de l'art du xxe siècle. «  (wikipedia)

The original Fountain by Marcel Duchamp photographed by Alfred Stieglitz at the 291 (Art Gallery) after the 1917 Society of Independent Artists exhibit.
Avec cette œuvre Marcel Duchamp pose de façon radicale, mais avec humour, la question des limites de l'Art. Pour lui c'est le socle qui fait la statuaire. Dès lors tout objet posé sur un socle par un artiste et exposé dans un lieu dédie à l'Art devient une œuvre. Jusqu'aux rééditions de 1964, l'oeuvre, cachée lors de l'exposition, n'était connue que par une photographie d'Alfred Steiglitz (ci-dessus), publié dans une revue critique édité par Marcel Duchamp pour diffuser ce travail et en justifier l'idée.

Autres ready-mades de Marcel Duchamp visible au musée Beaubourg de Paris

La mariée mise à nue par ses célibataires, même (le grand verre), 1915-1923
La mariée mise à nue par ses célibataires, même (le grand verre), 1915-1923

« Sûrement un des objets d'art les plus énigmatiques de l'histoire. Au Musée de Philadelphie qui rassemble la collection de Louise et Walter Arensberg, Le Grand Verre domine une galerie consacrée au travail de Marcel Duchamp et se trouve à l'emplacement exact dans lequel celui-ci l'a placé en 1954.

Minutieusement exécuté sur deux panneaux de verre avec des matériaux peu conventionnels comme une feuille de métal, un fil à fusible et de la poussière, l'apparition du Verre est le résultat d'une combinaison extraordinaire de procédures fortuites, à partir d'études prospectives très poussées. » (cinéclub de Caen.com)

Man Rayélevage de poussière, 1920, photographie montrant le dépôt de poussière sur le grand verre, que Duchamp fixera par endroit

Oeuvre difficile à reproduire dans les livres, du fait de sa transparence, cette oeuvre semble combiner tout à la fois une réflexion conceptuelle et surréaliste en utilisant des codes de la représentation empruntés tant `la Renaissance (perspective) qu'au futurisme (mouvement).

Installation view, Philadelphia Museum of Art, 1954, photo by Hermann Landshoff
La mise en scène de l'oeuvre dans le musée, entre le petit verre et une fenêtre donnant sur des sculptures extérieur réalisées par l'une de ses maîtresse, fait partie du protocole de présentation.

Marcel DUCHAMP , le Petit Verre ou A regarder (l'autre côté du verre) d'un oeil, de près, pendant presque une heure, 1918

Sculpture de voyage (Sculpture for Travelling), 1918, Buenos Aires
Avec cette petite sculpture ludique en tissus, Marcel Duchamp pose le principe de l'artiste comme nomade dont l'atelier est l'endroit où il se trouve. Cette sculpture s'accroche là ou elle peux et annonce les recherche sur l'informe de la fin des années 60.
Marcel Duchamp, Sculpture de voyage (Sculpture for Travelling), 1918, Buenos Aires, oeuvre perdue

 Marcel Duchamp, Sculpture de voyage, 1913 reconstituée par Julio Villani, 2008
Tu m’ 1918 69,8 x 313 cm huile et crayon sur toile, écouvillon, 3 épingles à nourrice, écrou New Haven, Yale University Art Gallery, Katherine S. Dreier Bequest
« Tu m’ est le dernier tableau de Marcel Duchamp. C’est une commande destinée à la bibliothèque de sa mécène et collaboratrice Katherine Dreier. L’œuvre est réalisée à la fin de l’année 1918, peu avant que Duchamp ne parte à Buenos Aires où il prend congé de l’art pour se mettre à l’étude des échecs. Tu m’ est l’œuvre-charnière à partir de laquelle se déploie le « silence » de Marcel Duchamp. Un silence qui malgré la révélation posthume d’étant Donné a mis l’art occidental hors de ses gonds.


La pièce est remarquablement discrète. Et ésotérique. Marcel Duchamp la présente comme un « inventaire » de ses ready-made, un exercice plutôt ennuyeux auquel il se contraint pour répondre au désir de la commanditaire (…)
Le terme d’inventaire rappelle à la fois le mouvement d’in-venire, de découvrir ce qui est déjà là, « tout fait, tout trouvé », pour reprendre la définition du ready-made, et le bénéfice d’inventaire des commerçants : un catalogue, un récapitulatif, la somme des biens en magasin. Ce qui résume et clôt une activité. Duchamp ne fera plus de nouveaux ready-made.
Tu m’ est le dernier tableau mais aussi bien le premier stock que suivront les Boîtes vertes et blanches, puis les Boîtes en valise dans lesquelles Duchamp reproduit miniaturisées les œuvres de lui qu’il aime le mieux. C’est également et par ailleurs la première affiche publicitaire pour « les œuvres de Marcel Duchamp ». Un tableau, donc, mais également une boîte, et aussi une affiche. » (Catherine Perret)


Rrose Selavy (Photographie de Man Ray), 1920
Dans cette photographie, Marcel Duchamp se travestie pour s'inventer un double féminin. Le nom de ce personnage fictif, en forme de jeu de mot (Eros c'est la vie), sera utilisé comme signature de nombreuses œuvres de l’artiste. Bien plus qu'une photo, ce travail se place donc dans les racines de la performance et du body art, tout en poursuivant de poser des pistes de réflexion sur l'auteur et la signature.

Man Ray, Rrose Selavy, 1920

Autre geste de Duchamp pris en photo par Man Ray: une tonsure en forme d’étoile 

Rotorelief, 1923


Ce travail n'est au début pas pensé par Duchamp comme une œuvre d'Art, mais comme un objet scientifique d'optique ludique, qu'il présentera au concours Lepine dans le but d'une commercialisation. Faisant face à un échec dans ce domaine, il utilisera cet objet, aujourd'hui présenté comme une sculpture cinétique, pour réaliser l'un des premier film de cinéma expérimental : Anemic Cinéma.





La boite en valise, 1935, 41
La boîte-en-valise, 1936/1968. Paris 1936 - New York 1941. Boîte en carton recouverte de cuir rouge contenant des répliques miniatures d'œuvres

La boite en valise est un inventaire des œuvres de Marcel Duchamp (peintures, ready-mades) sous forme de reproductions miniatures édites en multiple dans une boite luxueuse. A cheval entre l’édition d'Art de luxe et le mini-musée nomade, cette proposition ludique devient la pierre angulaire d'une réflexion sur le statut de l'oeuvre, sa présentation, sa diffusion... Cette sympatrique mise en abyme permet aussi à Duchamp de s'amuser de l'infini recyclage d'une petite quantités d'oeuvre et d'idée qui jalonne son parcours.

Marcel Duchamp, Miniature of Fountain for the Boite-en-Valise, 1941 © 2000 Succession Marcel Duchamp ARS, N.Y.ADAGP, Paris


Ciel de roussettes (1200 sacs de charbon suspendus au plafond au-dessus d'un poêle), détail, 1938, Exposition Internationale du Surréalisme, Paris, janvier-février 1938.


Invité à l'exposition de ses amis surréalistes en 1938, Marcel Duchamp, qui ne produit plus d'oeuvre d'Art, construit cette installation in situ que l'on peux classer dans la catégorie environnement car il convoque tout les sens du spectateur.
« L'artiste conçoit le hall principal d'exposition pour ressembler à une grotte souterraine avec 1200 sacs de charbon suspendus au plafond (en remplacement de parapluies prévus au départ). Une seule ampoule fournissant l’éclairage, une lampe de poche est donnée à chaque visiteur pour contempler les oeuvres à l'intérieur. Le tapis est rempli de feuilles mortes, de fougères et d'herbes, et l’arôme de torréfaction du café remplit l'air. Des hauts-parleurs diffusent des bruits de bottes de soldats et des rires hystériques de malades mentaux. «  (http://artplastoc.blogspot.com/)

Il exécutera une intervention similaire, lors de l'exposition First Papers of Surrealism en1942, parasitant le lieu en déroulant un réseau de fils, comme une toile d'araignée. Ce geste provocateur, qui influe directement sur le visiteur et lui donne donc une place centrale (sans spectateur pas d'Art dit Duchamp) est une sculpture in situ.
Etant donnés : 1°) la chute d'eau, 2°) le gaz d'éclairage ,1966, Montage de divers matériaux : vielle porte en bois, briques, velours, bois, cuir tiré sur une trame en métal, branchage, aluminium, fer, verre, plexiglas, linoléum, coton, lampes à gaz, moteur, etc., 242,5x 177,8, 124,5, Musé de Philadelphie, donation Fondation Cassandra
« Pendant vingt ans, Duchamp élabora secrètement Etant donnés..., alors que tout le monde, y compris ses proches, pensaient qu'il avait cessé de créer.
Il signa cet environnement complexe en 1966, spécifiant à sa femme et à Bill Copley qu'il ne devait être montré qu'à après sa mort. Le jour venu, Etant donné… fut donc démonté, transporté et remonté en trois mois à partir d'un manuel intitulé Approximation démontable, exécuté entre 1946 et 1966 à New-York ("par approximation, j'entends une marge ad libitum dans le démontage et le remontage", et présenté au public.
Au musée de Philadelphie, dans une salle exclusivement réservée à cette œuvre, on ne voit d'abord qu'une grande porte en bois (venue de Cadaqués) percée de deux petits trous à hauteur de regard. La scène que l'on découvre en y portant les yeux se compose d'un mur intérieur en briques, dans lequel une brèche fait apparaître une femme nue couchée sur le dos à même le sol couvert de branchages, les jambes écartées, tenant dans la main gauche tendue un bec Auer - dont la lumière est en l'occurrence électrique. Le corps de la femme est en plâtre recouvert de peau de porc, ce qui donne une apparence charnelle très vivante. Au fond de l'installation on distingue un paysage en trompe l'œil qui est une photographiée coloriée à la main. Au devant de cette vue coule une chute d'eau, réalisée en illusion optique à l'aide d'un tambour rotatif percé de trous, et d'un projecteur.
Cette conclusion ultime de l'érotisme duchampien peut s'interpréter comme un hymne à la femme- éternellement désirée (ou source de frustration)_ mais également comme une démonstration que l'œuvre d'art n'existe que par la participation du spectateur voyeur. » (http://www.cineclubdecaen.com/)

Cette œuvre, encore une fois à l'avant-garde de toute production artistique, est une des première installation de l'histoire.

La porte, seul élément visible de l'oeuvre au mus´´e, envoyé par Dalì à Duchamp depuis Cadaques

On regarde par un petit trou...

Pour voir ceci...

Vue complète de l'oeuvre

Autre vue

Schéma du dispositif 

Ce dispositif s'inspire d'une méthode de dessin de la Renaissance, illustré ici par une gravure de Durer. L'oeuvre évoque aussi l'origine du monde de Courbet.

Pour terminer cet entretient de Duchamp lors de la réédition des ready-made dans les années 60.